Deux jours après une première réunion avec une dizaine de dirigeants européens et de l’OTAN, Emmanuel Macron organise une nouvelle rencontre élargie avec « plusieurs États européens et non européens » mercredi 19 février. Lors d’un entretien avec plusieurs quotidiens de presse régionale, le président a indiqué qu’il souhaitait dialoguer avec l’ensemble des 27 membres de l’Union européenne avant la fin de la semaine. Dans cet entretien, il a estimé qu’avec la reprise des discussions entre la Russie et les États-Unis, Donald Trump « peut réamorcer un dialogue utile » avec Vladimir Poutine, indique franceinfo. Selon Emmanuel Macron, « un simple cessez-le-feu en Ukraine ne résoudrait en rien le conflit ». Il demande « une paix pleine et entière avec des conditions de sécurité, des conditions de la stabilité sociale, économique et politique de l’Ukraine dans la durée ».
Par ailleurs, le chef de l’État a réaffirmé que la France n’enverrait pas de « troupes au sol, belligérantes » sur le front ukrainien. Il a toutefois proposé d’envoyer « des experts, voire des troupes en termes limités, hors de toute zone de conflit », rapporte Le Nouvel Obs. Une « opération de maintien de la paix » pourrait aussi être mise en place par les Nations unies le long de la ligne de front. Cette nouvelle réunion doit se tenir alors qu’Emmanuel Macron a estimé que « la Russie constitue une menace existentielle pour les Européens ». Il a pris pour exemple ses actions à la frontière polonaise, ses cyberattaques dans divers pays ou encore sa menace du recours à l’arme nucléaire.
Mettre l’Europe et l’Ukraine « à la table des négociations »
La réunion du mercredi 19 février doit rassembler plus de participants que la précédente, notamment ceux qui avaient fait part de leur mécontentement après ne pas avoir été invités à la première. Parmi les invités figurent la Norvège, la République tchèque, la Grèce, la Finlande, la Roumanie, la Suède, la Belgique, les pays baltes et le Canada, indique Le Point. « D’une manière ou d’une autre et par la force des choses, les Européens et les Ukrainiens seront à la table des négociations », a assuré le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Lundi 17 février, il s’est entretenu avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio, qui lui a assuré que les États-Unis voulaient « une paix durable » en Ukraine et non pas un cessez-le-feu qui permettrait à la Russie de reconstituer ses forces.
Les Européens souhaitent peser dans les négociations alors que la Russie et les États-Unis renouent le contact et qu’ils ne convient ni les Ukrainiens ni l’Union européenne à la table des négociations. Donald Trump et Vladimir Poutine pourraient se rencontrer avant la fin du mois de février, selon une confirmation du Kremlin mercredi 19 février. Les pays de l’Union européenne ont approuvé mercredi un seizième paquet de sanctions contre la Russie. Elles comprennent une interdiction d’importer de l’aluminium russe dans l’UE et de nouvelles mesures visant à limiter les exportations de pétrole russe, précise franceinfo. Ces nouvelles sanctions ont pour but de « maintenir la pression sur le Kremlin », a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Dans le même temps, la guerre en Ukraine se poursuit. Au moins 160 000 habitants d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, sont privés d’électricité et de chauffage mercredi après une attaque massive russe. L’armée ukrainienne a annoncé que la Russie avait lancé 167 drones et deux missiles lors d’attaques nocturnes.