À quelques jours du troisième anniversaire de la guerre en Ukraine, débutée le 24 février 2022, la fin du conflit ne semble jamais avoir été aussi proche. Le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump a relancé les discussions avec Kiev et Moscou, et les deux camps semblent désormais prêts à négocier. Mais à ce sujet, l’Europe, et notamment la France, s’inquiète d’une proposition de paix qui soit défavorable à l’Ukraine.

Dans une interview accordée au Financial Times, le président français a confié ses doutes quant à une paix durable à l’Est de l’Europe. Il estime qu’« une paix qui soit une capitulation » de l’Ukraine serait « une mauvaise nouvelle pour tout le monde ». Par ailleurs, comme le souligne RTL, Emmanuel Macron a rappelé que « seule » l’Ukraine pouvait « négocier avec la Russie » ce qui relève de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.

Les États-Unis imposent leurs conditions

Par ailleurs, le chef de l’État français rappelle au média américain que l’arrivée de Donald Trump dans les négociations crée une « fenêtre d’opportunité » mais que ce dernier ne doit pas balayer ce qui a déjà pu être discuté par l’intermédiaire de l’Europe ou directement via les deux pays en guerre. Il reconnaît ainsi la légitimité unique du président Zelensky à prendre la parole au nom de l’Ukraine et espère que Vladimir Poutine, de son côté, accepte un cessez-le-feu crédible, souligne Le Point.

Pour l’heure, Kiev refuse de prendre part à d’éventuelles réunions tripartites avec la Russie et les États-Unis. « Une position commune convenue [avec les alliés de Kiev] doit être sur la table pour une conversation avec les Russes. […] Pour le moment, il n’y a rien sur la table », a assuré Dmytro Lytvyn, un conseiller du président ukrainien. De son côté, Washington a posé ses conditions et refuse que l’Ukraine adhère à l’Otan et que le pays reprenne ses frontières d’avant 2014 (à savoir l’Ukraine actuelle plus le territoire de la Crimée). Des annonces qui ont satisfait les dirigeants russes et logiquement déplu aux Ukrainiens et Européens.

L’Europe reste au chevet de l’Ukraine

Du côté du Vieux-Continent, le soutien à l’Ukraine ne démord pas. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a martelé qu’« il n’y aura pas de négociations crédibles et fructueuses, pas de paix durable, sans l’Ukraine et sans l’UE ». Tandis que le Premier ministre polonais tempère et souhaite voir s’ouvrir des discussions entre l’Ukraine, l’Europe et les États-Unis, souligne Le Point. Par ailleurs, Kaja Kallas, la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, s’est exprimée sur la condition américaine de la non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan et a rappelé l’importance du rôle de l’UE dans les échanges : « Il est clair que tout accord conclu dans notre dos ne fonctionnera pas. »

Un discours partagé par le président Macron, qui a insisté sur la nécessité que les Européens soient au cœur des négociations. « C’est à la communauté internationale, avec un rôle spécifique pour les Européens, de discuter des garanties de sécurité et plus largement des règles de sécurité de toute la région. C’est là que nous avons un rôle à jouer ». Il ajoute dans les colonnes du Financial Times « Nous (l’Europe, NDLR) devons faire des choses appropriées, réalistes, bien pensées, mesurées et négociées ».