La Conférence de Munich sur la sécurité s’est tenue du vendredi 14 au dimanche 17 février, avec pour principale préoccupation la guerre en Ukraine. Durant cet événement, le vice-président américain, JD Vance, a tenu un discours hostile vis-à-vis de l’Europe. « En Grande-Bretagne et à travers l’Europe, la liberté d’expression, je le crains, est en retrait« , a-t-il assuré avant d’ajouter que ce recul « l’inquiète » plus que la menace de « la Russie », « la Chine » ou d’un « autre acteur externe », rapporte L’Express. De son côté, lors de cette conférence, Volodymyr Zelensky a demandé à ses alliés européens de se renforcer pour ne pas hériter d’un accord entre les États-Unis et la Russie, passé « dans le dos » de l’Ukraine et de l’Europe. « Le temps où l’Amérique soutenait l’Europe simplement parce qu’elle l’avait toujours fait est révolu », a-t-il alerté. Durant la semaine, Donald Trump s’est entretenu par téléphone avec Vladimir Poutine, sans concertation avec les Européens. Le président ukrainien a aussi refusé de signer un accord avec les États-Unis portant sur le minerai ukrainien, estimant qu’il ne fournissait pas de « garanties de sécurité » pour l’Ukraine.
Lors de la Conférence, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu’elle souhaitait « une nouvelle approche audacieuse » concernant la sécurité européenne. « Je proposerai d’activer la clause de sauvegarde pour les investissements en matière de défense. Cela permettra aux États membres d’augmenter considérablement leurs dépenses en matière de défense », a-t-elle développé dans des propos cités par Euronews. Cette annonce est bien vue, alors que le président ukrainien a demandé la création de « forces armées de l’Europe ». « L’Ukraine n’acceptera jamais des accords dans notre dos sans notre participation, et la même règle devrait s’appliquer à l’ensemble de l’Europe », a-t-il affirmé. Samedi 15 février, Keith Kellogg, envoyé spécial de Donald Trump pour l’Ukraine et la Russie, a déclaré que les Ukrainiens, les Russes et les Américains seraient présents à la table des négociations. Concernant une participation de l’Europe, il a déclaré que « cela n’arrivera pas ».
Les conséquences de la Conférence de Munich
Après cette Conférence de Munich, un sommet d’urgence sur l’Ukraine a été organisé à Paris lundi 17 février par Emmanuel Macron. Il réunit le président français, les chefs du gouvernement allemand, britannique, italien, espagnol, polonais, danois et néerlandais. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, sont aussi invités. En amont de cette réunion, un conseiller du président français a indiqué : « Nous considérons qu’il y a […] une nécessité pour les Européens de faire plus, mieux et de manière cohérente pour notre sécurité collective ». Lundi 17 février, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a affirmé que l’Union européenne n’avait pas sa place dans les négociations pour la paix, car elle souhaiterait « continuer la guerre », rapporte franceinfo.
Une réunion entre la Russie et les États-Unis est organisée mardi 18 février en Arabie Saoudite. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, elle visera à rétablir les relations entre les deux pays, mais aussi à évoquer de « possibles négociations sur l’Ukraine » ainsi qu’un éventuel sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine.