Deux jours plus tard et toujours aucun élément probant avancé par la Russie. Selon une source proche de l’Élysée qui s’est confiée au journal Le Monde mardi 30 décembre, « aucune preuve solide » n’a été apportée par le Kremlin suite aux accusations proférées par la Russie selon lesquelles l’Ukraine aurait ciblé une résidence de Vladimir Poutine dans la nuit de dimanche à lundi. Celle-ci se situerait dans la région de Novgorod, entre Moscou et Saint-Pétersbourg.
« Il n’existe aucune preuve solide qui vienne corroborer les graves accusations des autorités russes, y compris après recoupement des informations avec nos partenaires », déclare ainsi une personne de l’entourage du président de la République, Emmanuel Macron.
En pleine période de négociations pour la paix entre Washington et le Kremlin, les Ukrainiens ont immédiatement démenti les allégations du pouvoir russe, qui a averti que des représailles militaires étaient à prévoir. Lundi 29 décembre, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, a ainsi assuré que les cibles « ont déjà été déterminées ».
Un prétexte pour durcir les négociations ?
Pour l’Ukraine, qui rejette en bloc ces accusations, il ne s’agit que d’une énième manipulation visant à permettre de justifier une réplique militaire et à durcir le ton pendant les discussions entre les États-Unis et la Russie. Andrii Sybiha, ministre ukrainien des Affaires étrangères, regrette les déclarations des Russes, qu’il juge « manipulatrices et infondées » et qui viennent entraver la possibilité d’une paix ardemment désirée.
Ces affirmations du Kremlin ont par ailleurs eu leur effet sur le président américain Donald Trump, qui s’est dit « choqué » après en avoir pris connaissance à l’occasion d’un appel lundi avec Vladimir Poutine. Pour ce qui est de la véracité des dires de ce dernier, aucune preuve n’a été présentée, comme le rappelle l’Élysée. Cependant, de nombreux éléments viennent au contraire les remettre en question, si ce n’est les contredire.
Les communiqués et autres sorties officielles émanant du pouvoir russe sont eux-mêmes contradictoires, la région prétendument ciblée par l’Ukraine n’étant pas toujours la même. De plus, l’attaque n’a absolument pas été documentée, que ce soit en termes d’images ou de couverture par la presse locale alors que les autorités russes parlent « d’un raid massif de drones » qui ont été « abattus et neutralisés » par l’armée russe. Selon le Kremlin, seule cette dernière sera en mesure de fournir des preuves, ce qui n’a pour l’instant pas été le cas.

