C’est une concession majeure faite par le président Volodymyr Zelensky. Deux semaines après la proposition d’un plan de paix par Donald Trump pour la Russie et l’Ukraine, le chancelier allemand Friedrich Merz a admis, jeudi 11 décembre, que le pays envahi par son voisin était désormais « prêt » à accepter des concessions territoriales fortes afin de stopper le conflit qui dure depuis bientôt trois ans. Cédant ainsi en partie aux demandes des États-Unis, dont le plan de paix favorise grandement la Russie, Kiev pourrait donc céder sur l’un des points majeurs des négociations : une zone démilitarisée dans la région du Donbass.

Selon les informations du Monde, cette proposition a été le fruit de discussions avec Friedrich Merz, Keir Starmer et Emmanuel Macron. Dans les faits, la zone démilitarisée conduirait à un retrait, autant du côté russe que du côté ukrainien, des forces armées, à partir de la ligne de front actuelle. La région serait ensuite supervisée par une force internationale, dont des forces étasuniennes, pour empêcher une nouvelle agression de la Russie.

« De part et d’autre de la ligne »

Comme l’indique le négociateur ukrainien Mykhaïlo Podoliak : « Une zone démilitarisée devra exister de part et d’autre de la ligne, Il faudra décrire, de manière logique et juridique, si tous les types d’armements doivent être retirés ou uniquement les armes lourdes. Pour prévenir d’éventuelles violations, des représentants de missions de surveillance et un contingent étranger devront être présents afin de veiller au respect des principes et des accords. Une zone démilitarisée du même ordre existe notamment entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. »

Il ajoute plus loin : « C’est un format naturel de fin de conflit, sachant qu’une partie du territoire restera malheureusement sous occupation de facto de la Russie et qu’une ligne de séparation sera fixée de toute façon. » Il s’agirait ensuite de voir quelles missions seraient affectées à la force internationale chargée de superviser la paix localement. Une forte concession pour l’Ukraine mais qui lui permettrait de sauver les meubles face à une Russie bien décidée à annexer une partie du Donbass. Au sujet du contrôle de ces régions, Zelensky souhaite qu’un référendum ou des élections locales décident d’un compromis entre les deux pays.