Le 7 octobre 2023, une attaque du Hamas en Israël faisait 1 170 morts. Des victimes auxquelles il faut ajouter 250 personnes enlevées, dont 130 sont toujours portées disparues et 34 présumées mortes. Samedi 6 avril, en Israël, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays pour demander le retour des otages. Le lendemain, une autre grande manifestation a eu lieu à Jérusalem et dans d’autres grandes villes du monde, dont Paris. Rassemblés devant la Knesset, le Parlement israélien en congé pour les fêtes de la Pâque juive, les manifestants ont scandé des slogans, rapporte Ouest-France. “Vivantes et vivants et pas dans des cercueils”, “Tous libres, maintenant ! Un accord, maintenant !” ou encore “Libérez les otages” ont-ils notamment crié.

“À vous, qui êtes encore là-bas, tenez bon”, a encouragé une ex-otage, dont le père et la sœur ont été tués le 7 octobre par les commandos du Hamas. Des femmes portant sur la bouche un autocollant sur lequel était inscrit 184, en référence au nombre de jours passés depuis le 7 octobre, ont également brandi les photos des 14 femmes encore détenues par les ravisseurs.

Enrico Macias, Patrick Bruel parmi les anonymes

À Paris, un millier de personnes étaient réunies au Trocadéro. Un rassemblement organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Agnès Antoine, 56 ans, a participé à la manifestation, un portrait de Gad Haggaï, un septuagénaire israélien “kidnappé et exécuté en captivité”, à la main. “On a décidé de venir aujourd’hui parce que c’est une demi-année. C’est six mois de la vie d’une personne dont on ne sait plus rien. La France et le reste du monde sont complètement braqués (contre Israël) et Israël est seul”, a-t-elle déclaré. Parmi les anonymes, les chanteurs Enrico Macias et Patrick Bruel ont également pris la parole.

Pour Nathalie Cohen-Beizermann, vice-présidente du Crif, cela ne fait pas un pli : les otages doivent être libérés et “c’est cela que l’ONU doit exiger”. “Notre cri, c’est d’exiger la liberté pour nos frères et sœurs martyrisés. Cette guerre pourrait se terminer demain si le Hamas libère les otages”, estime celle selon qui “parler de famine à Gaza, c’est croire les terroristes qui glorifient la mort”.

La situation “plus que catastrophique” à Gaza

Les Nations unies et des organisations humanitaires évoquent, au contraire, la situation “plus que catastrophique” à Gaza. Une vingtaine de soignants français ont rédigé une tribune dans laquelle ils donnent leur point de vue sur l’événement du Crif de ce dimanche. C’est “une manifestation de soutien à l’armée israélienne”. “Nous sommes témoins et avons les preuves audio-visuelles et écrites des exactions commises à l’égard des civils” à Gaza, “relevant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité”, ont-ils souligné.

En représailles à l’attaque du 7 octobre captée par le satellite Copernicus (Voir notre photo), Israël a lancé une offensive militaire dans la bande de Gaza qui a fait plus de 33 100 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.  Dimanche, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense a déclaré que l’armée avait retiré ses troupes de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. “Nos forces se préparent à la poursuite de leurs missions […] dans la zone de Rafah”, la ville de l’extrême sud de la bande Gaza où plus de 1,5 million de Gazaouis ont trouvé refuge, a-t-il précisé dans un communiqué. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a quant à lui assuré que son armée avait éliminé “19 des 24 bataillons du Hamas”. Et d’ajouter : “Nous sommes à un pas de la victoire. Mais le prix à payer est douloureux et déchirant.”