Confronté à une énième vague de violences entre gangs, Ariel Henry a démissionné lundi 11 mars. Une partie de la population haïtienne comme les bandes armées demandait son départ. “Nous prenons acte de la démission du Premier ministre, Ariel Henry”, a déclaré Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana et de la Communauté des Caraïbes (Caricom), rapporte franceinfo. Sa prise de parole a fait suite à une réunion, tenue en Jamaïque, au sujet de la crise en Haïti.
Tout au long du week-end dernier, Port-au-Prince s’est enfoncée plus encore dans la crise sécuritaire. La capitale a été le théâtre d’affrontements entre policiers et bandes armées. Celles-ci tentaient de s’en prendre à des sites stratégiques, dont le palais présidentiel, des commissariats ou encore des prisons. Pour beaucoup, le départ du Premier ministre ouvre la porte à un apaisement.
Une instabilité politique chronique
Une possibilité confirmée par Mohamed Irfaan Ali. “Un accord de gouvernance transitoire, ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir, à la continuité de la gouvernance, à un plan d’action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres et équitables” a été trouvé, a-t-il annoncé. En attendant, en Haïti, la situation est telle que l’Union européenne a annoncé l’évacuation de tout son personnel sur l’île.
Cet épisode marqué par une flambée de violences est loin d’être inédit sur l’île. Comme le rappelle Le Figaro, elle est en proie à une instabilité politique récurrente depuis quarante ans. Tout a débuté en 1986, avec la chute du dictateur Jean-Claude Duvalier, chassé par un soulèvement populaire. Surnommé “Baby Doc”, il était devenu président à vie en 1971 après le décès de François Duvalier, son père. Ce dernier était d’ailleurs arrivé au pouvoir en 1957, lors d’élections truquées.