C’est un ex-policier qui succèdera à Carrie Lam, l’actuelle cheffe de l’exécutif hongkongais. John Lee, 64 ans, a été désigné, dimanche 8 mai, pour devenir le nouveau patron de Hong Kong, indique France Info. Son unique candidature a été approuvée par un comité acquis à Pékin : au total, sur 1461 voix possibles, il en a obtenu 1416.
“Cette élection a montré l’avancement et la supériorité du nouveau système électoral, ainsi qu’une nouvelle mise en œuvre réussie du développement de la démocratie avec les caractéristiques de Hong Kong”, ont claironné les autorités chinoises, citées par Libération. Pour le quotidien, il s’agit d’une “farce électorale” : ces 99,02% obtenus par John Lee marquent la fin de la semi-autonomie de Hong Kong.
Jusqu’alors, John Lee était le numéro 2 du gouvernement local. Issu d’une famille catholique, il n’a fait que gravir les échelons. Recruté dans la police en 1977, il a été nommé chef de la sécurité locale 40 ans plus tard, en 2017. C’est à ce poste qu’il s’est fait tristement connaître. Car c’est bien lui qui a supervisé la répression des manifestations pacifiques en 2019. Un passé qui lui a permis de gagner l’estime du Parti communiste chinois, qui n’a de cesse d’étendre son emprise sur l’ex-colonie britannique.
“Démantèlement du principe ‘un pays, deux systèmes’”
“John Lee est celui que le gouvernement central connaît le mieux, parce qu’il a constamment eu des contacts et des interactions avec la Chine continentale”, a déclaré à l’AFP l’homme d’affaires Michael Tien, membre pro-Pékin du Conseil législatif de Hong Kong. John Lee doit entamer son mandat de cinq ans le 1er juillet 2022, soit vingt-cinq ans après la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni.
Il parachèvera probablement la reprise en main brutale de Pékin sur ce territoire qui jouissait autrefois de libertés inconnues de l’autre côté du continent chinois. Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a déploré “une nomination qui viole les principes démocratiques et le pluralisme politique”. Il estime que son parachutage “est une nouvelle étape dans le démantèlement du principe ‘un pays, deux systèmes’. Les autorités chinoises et de Hong Kong doivent respecter leurs engagements nationaux et internationaux”.