Un véritable réchauffement des relations entre Londres et Paris ? En visite d’État de trois jours au Royaume-Uni, le président français et le Premier ministre britannique se sont réunis lors d’un sommet sur l’immigration à bord de la base militaire de Northwood, jeudi 10 juillet. Les deux chefs d’État ont conjointement annoncé lors d’une conférence de presse la conclusion d’un accord portant sur les migrations entre les deux nations séparées par la Manche.

L’accord devrait consister en un « One in, one out » (soit « une entrée, une sortie » en anglais). En d’autres termes, pour chaque migrant venu illégalement et repris par la France, les Britanniques devront prendre en charge une demande d’asile. Cet accord devrait sceller une nouvelle entente autour du sujet controversé de l’immigration, source de tensions entre les deux pays depuis que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne et abandonné la réglementation de Dublin, qui permettait de déterminer l’État responsable d’une demande d’asile.

« Une entrée, une sortie »

Dans le détail, les autorités britanniques ne pourront renvoyer que les adultes venus en small boats (petites embarcations, en anglais). Ils seront pris en charge dans des centres de rétention dans lesquels il leur sera indiqué qu’ils ne sont pas éligibles à l’immigration au Royaume-Uni s’ils viennent d’un pays considéré comme sûr par la nation anglaise.

En retour, la Grande-Bretagne s’engage à étudier les demandes d’asile formulées par des personnes éligibles au statut de réfugié ou au regroupement familial. Ces demandes pourront être effectuées en ligne, via un service développé par le Home Office, dirigé par le ministère de l’Intérieur britannique.

Si le ministère table sur une mise en place dans les semaines qui viennent, comme le relate Le Monde, Emmanuel Macron a indiqué que l’accord doit être validé par la Commission européenne. Ces échanges pourraient concerner 50 personnes par semaine, indique Le Monde.

Depuis le début de l’année, 21 000 personnes ont traversé la Manche pour atteindre les côtes anglaises. Parmi elles, la plupart étaient des demandeurs d’asile dont environ sept sur dix sont acceptées, chiffre Libération.