Sur terre et dans les airs. Les combats se poursuivent vendredi 9 août en Russie, dans la région de Koursk, où l’armée ukrainienne poursuit son incursion. Dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 août, Kiev a mené des attaques de drones sur plusieurs autres régions de Russie, précise franceinfo. Dans celle de Lipetsk, située à environ 300 km de la frontière ukrainienne, le gouverneur régional Igor Artamonov a décrété l’état d’urgence après avoir subi une « attaque massive » de drones ukrainiens. Celle-ci aurait fait au moins six blessés et endommagé une centrale électrique, affirme-t-il.

Les agences Tass et Ria Novosti, reprenant les déclarations des autorités régionales, ont évoqué un incendie dans une base aérienne militaire de la région, sans en préciser la cause. La défense aérienne russe affirme, quant à elle, avoir abattu 29 drones ukrainiens dans la région frontalière de Belgorod. Sur Telegram, le gouverneur Viatcheslav Gladkov annonce des dégâts matériels. Enfin, à Sébastopol, dans la péninsule de Crimée annexée par la Russie en 2014, le gouverneur Mikhaïl Razvojaïev a fait état d’attaques de drones aériens et marins.

Une conséquence de « l’agression » russe

Les attaques nocturnes ont été lancées au moment où l’Ukraine mène une offensive surprise dans la région frontalière de Koursk. Quelque mille soldats ukrainiens, une dizaine de chars et une vingtaine de blindés progressent dans cette zone. « La Russie a apporté la guerre à notre pays et devrait en ressentir » les effets, a déclaré Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, dans son allocution de jeudi. Il n’en a pas dit plus à propos de l’incursion.

Mykhaïlo Podoliak, son conseiller, a été un peu plus prolixe. Après avoir souligné que l’offensive surprise était une conséquence de « l’agression » russe en Ukraine, il a ajouté : « Désormais, une grande partie de la communauté internationale considère la Russie comme une cible légitime pour les opérations de n’importe quel type et avec n’importe quelle arme ». Pourtant, de nombreux pays occidentaux ont interdit à l’Ukraine d’utiliser les armes qu’ils lui fournissent pour frapper le territoire russe.

La ville de Soudja aux mains des Ukrainiens ?

Le ministère russe de la Défense a quant à lui déclaré que « l’opération de destruction des formations de l’armée ukrainienne se poursuit », dans le but d’empêcher les soldats ennemis de « pénétrer profondément » dans la région. Selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), un centre de recherche basé aux États-Unis, les troupes ukrainiennes sont arrivées à 35 km à l’intérieur du territoire russe. Cela signifie que la ville de Soudja, environ 5 500 habitants, située à une dizaine de kilomètres de la frontière et qui abrite un hub de gaz fournissant l’Europe via l’Ukraine, est peut-être entre les mains des Ukrainiens.