Comme le stipulait le “plan de paix pour Gaza” imaginé par Donald Trump, les autorités israéliennes ont relâché 1 968 prisonniers palestiniens, en contrepartie de la libération des otages. Des prisonniers au travers desquels on retrouve une large diversité d’âges et de profils. 

D’après les données publiées lundi 13 octobre par le Bureau palestinien d’information sur les prisonniers, sur les 1968 prisonniers libérés, 1718 avaient été arrêtés à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023. La majorité d’entre eux sont des hommes, principalement issus des régions de Jabalia et de Khan Younès. L’âge des détenus varie de 16 à 76 ans. On compte six mineurs parmi eux, ainsi qu’une trentaine de personnes âgées de plus de 60 ans. Seules deux femmes, âgées respectivement de 37 et 70 ans, figurent dans cette liste, qui ne mentionne pas les raisons de leur détention par l’armée israélienne.

Ces gazaouis ont été maintenus en détention en Israël en application de lois adoptées au début du conflit entre le Hamas et l’État hébreu. Ces textes permettent d’emprisonner durablement des “combattants illégaux” sans contrôle d’un juge et sans assistance juridique. Si la majorité de ces prisonniers ont donc été arrêtés en marge du conflit, certains étaient là depuis bien plus longtemps, parfois plusieurs dizaines d’années. La plupart ont été condamnés à des peines de prison, pour meurtre et actes de terrorisme contre des Israéliens.

Une victoire en demi-teinte pour le Hamas ?

Ces libérations d’anciens prisonniers, reconnus pour certains comme terroristes, peuvent sonner comme une victoire pour le Hamas. Pour certains d’entre eux, ce retour à la liberté et ces retrouvailles marquent le premier contact avec leurs proches depuis des années, voire des décennies. Dans un communiqué, le Hamas a d’ailleurs salué ces libérations, les présentant comme une victoire nationale.

Cependant, cette “victoire” n’est pas totale pour le groupe terroriste. Si certains prisonniers lourdement condamnés ont été libérés, ce n’est pas le cas de plusieurs figures emblématiques, comme Ahmed Saadat, ex-secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine, ou encore Abbas al-Sayyed, ancien cadre du Hamas, tous deux incarcérés depuis plus de vingt ans pour des attaques qualifiées de terroristes.

Le Hamas avait également réclamé la libération de Marwan Barghouti, ancien dirigeant du Fatah et pressenti par certains comme le possible successeur de Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité palestinienne, mais son nom ne figure pas non plus sur la liste.