Trois semaines après la fin des émeutes entre juifs et arabes ayant secoué Israël, et pour la première fois dans l’histoire du pays, un parti islamiste, le Ra’am, est entré le 13 juin dernier dans la nouvelle coalition gouvernementale, menée par le nationaliste-religieux Naftali Bennett.
Ce gouvernement dit «de changement» a mis fin à douze années successives de règne de Benyamin Netanyahou en parvenant à unir des partis antagonistes au sein d’une même coalition: un nationaliste religieux et des laïcs, un communiste et des libéraux, des partisans et des détracteurs de la colonisation et des droits LGBT. Et enfin, des sionistes et un islamiste conservateur proche des Frères musulmans. Mais ce symbole fort suffira-t-il à recoller les morceaux d’une coexistence fragile entre les deux communautés?
Durant ce mois de mai, les exactions de gangs arabes ultra-violents opposés à des émeutiers juifs tout aussi brutaux, ont écrasé les images d’union nationale entre juifs et arabes qui fleurissaient un peu partout pendant la crise du coronavirus. Car, durant celle-ci, le pays «a semblé découvrir qu’une part très importante de son personnel médical est arabe israélien et qu’il a participé à l’effort national pour sortir de la crise», se souvient le professeur Denis Cherbit, de l’Open University de Jérusalem. Et […]