Il est le quatrième ancien président du Brésil à se retrouver incarcéré depuis la fin de la dictature militaire. Reconnu coupable d’avoir fomenté un coup d’État survenu le 8 janvier 2023, Jair Bolsonaro a épuisé tous les recours possibles contre sa condamnation, a annoncé le Tribunal suprême fédéral mardi 25 novembre. Ce dernier devra purger sa peine de 27 ans de prison dans les locaux de la police de Brasilia où il est détenu depuis le 22 novembre, rapporte Le Monde. L’avocat de l’ancien président conteste la décision du tribunal et affirme que la défense présentera « dans les délais prévus le recours qu’elle juge approprié ».
Âgé de 70 ans, Jair Bolsonaro demeurera dans une cellule située au sein du complexe de la police fédérale de la capitale brésilienne selon un ordre judiciaire émis par le juge Alexandre de Moraes, en charge du dossier. Il échappe ainsi à une détention dans un centre pénitentiaire. La Cour suprême du pays a reconnu le leader de la droite brésilienne comme le chef d’une « organisation criminelle » ayant conspiré pour son « maintien autoritaire au pouvoir ». Ce dernier, présent aux États-Unis au moment des faits, n’avait pas reconnu le résultat des élections présidentielles de 2022 après sa défaite face à Luiz Inácio Lula da Silva, indique la BBC.
L’ancien président a tenté de brûler son bracelet électronique
Selon l’accusation, le projet de coup d’État prévoyait, à terme, l’assassinat du président Lula. La mise en œuvre du plan, qui a commencé par l’invasion de la place des Trois-Pouvoirs dans la capitale, n’a pas pu se concrétiser en raison du manque de soutien du commandement militaire. Jair Bolsonaro avait été placé en détention provisoire samedi en raison d’un « risque élevé de fuite ». L’ex-militaire de profession avait en effet tenté de brûler son bracelet électronique avec un fer à souder. Il espérait s’échapper de sa résidence en profitant d’une manifestation de ses partisans organisée près de son domicile.
La défense a argué en décrivant, chez l’ancien président, un « état de confusion mentale » causé par la prise de médicaments. « Il est indigné […] face à la persécution dont il fait l’objet. S’il lui arrive quelque chose, on sait qui est responsable », a contre-attaqué son fils aîné Flavio Bolsonaro. Parmi les complices de Jair Bolsonaro, cinq de ses anciens collaborateurs ont commencé à purger leur peine, allant de 19 à 25 ans de prison, depuis le 25 novembre. Il s’agit de généraux militaires et d’anciens ministres. L’ex-chef des renseignements, Alexandre Ramagem, est quant à lui considéré comme fugitif depuis sa fuite aux États-Unis. Il avait été condamné à 16 ans de prison.

