Chaque matin au réveil, Achol Kuol, réfugiée dans le camp de Bidi Bidi en Ouganda, emprunte une Bible à sa voisine et lit un verset pour se réconforter. Puis, elle rejoint d’autres résidents dans une église en plein air. Ils chantent, dansent et parlent en langues durant le culte. Certains qui se sentent touchés par le Saint-Esprit, crient et sautent, mais pas de joie, remplis de remords.

Les confessions explosent tandis qu’ils se souviennent de ceux qu’ils ont tués dans la guerre civile chez eux, au Soudan du Sud. Ils crient, se lamentant des supplices qu’ils subissent pendant la nuit. D’autres pleurent en priant, demandant à Dieu de leur pardonner. « Je ne peux pas dormir si je ne prie continuellement », raconte Achol Kuol, 38 ans et mère de cinq enfants. « Je fais toujours des cauchemars. Dans mes rêves, je retourne dans mon ancien village et je vois comment mes amis ont été abattus. Ils ne cessent de m’appeler. Et je me réveille en hurlant […]