Un accord que la Russie ne voit pas d’un bon œil. La vente par la France de 100 Rafale à l’Ukraine, annoncée le 17 novembre au cours de la visite de Volodymyr Zelensky dans l’Hexagone, n’a pas manqué de faire réagir les représentants du Kremlin dès le lendemain de la signature de la « déclaration d’intention » entre le président ukrainien et Emmanuel Macron, rapportent Les Echos. Pour le porte-parole du gouvernement russe, Dmitri Peskov, non seulement « Paris ne contribue en aucun cas à la paix, mais alimente au contraire les sentiments militaristes et proguerre ».

L’objectif affiché d’un tel accord ne serait cependant pas de marquer l’appui de la France et de l’Union européenne envers l’Ukraine dans le conflit qui l’oppose à la Russie, mais d’assurer l’avenir du pays en vue de la résolution de ce dernier. Pour Emmanuel Macron, une paix durable ne pourra voir le jour que si l’armée ukrainienne est en mesure « de dissuader toute nouvelle incursion » sur son territoire, rapporte franceinfo. La livraison des avions de chasse ne se fera cependant pas avant un certain temps, des contrats devant être formellement conclus et leur production étant relativement lente, ou pour le moins chronophage.

Des réactions acerbes en Russie

« Quel que soit le nombre d’avions vendus au régime de Kiev, cela ne changera rien à la situation sur le front et cela ne modifiera pas la dynamique du conflit », a poursuivi Dmitri Peskov, alors que la télévision russe n’hésite pas à taxer l’accord trouvé entre la France et l’Ukraine de « plan napoléonien ». Dans la même veine, Sergueï Lipovoï, général à la retraite de l’aviation russe, estime que cette livraison n’aura aucun impact dans la guerre en cours, affirmant que les Rafale promis ne seront en fait que des modèles dépassés et déjà utilisés.

Manufacturés par Dassault Aviation, les appareils qui seront fournis à l’Ukraine ont pourtant été annoncés comme étant neufs, leur production justifiant notamment le délai de leur livraison, comme nous le rappelions plus haut. L’Elysée a par ailleurs précisé qu’aucun de ces aéronefs ne proviendra de la flotte utilisée par l’armée française. Parallèlement, c’est aussi l’ancien patron du Kremlin, Dmitri Medvedev, qui s’est fendu d’une publication assassine sur son compte X (ex-Twitter), dans laquelle il qualifie le président ukrainien de « drogué ».