C’est sous l’impulsion du quartier général international de l’Armée du Salut, basé à Londres, que ce bureau a vu le jour. Installé au siège de l’Armée du Salut Belgique, il est géré par trois personnes, le major Mike Stannett, responsable de l’Armée du Salut Belgique, le major Ruth Stannett et Vera Nygard, chargée de développement.
Son rôle est de représenter le travail et les actions de l’Armée du Salut au niveau européen et de dialoguer avec les instances politiques européennes comme le Parlement et la Commission ainsi qu’avec les autres organisations religieuses. « Notre but est d’améliorer la mission de l’Armée du Salut et d’avoir une influence sur les décisions prises au plus haut niveau européen, explique Mike Stannett. Nous identifions les problématiques et essayons de répondre de la façon la plus cohésive possible. Pour cela, nous développons notre réseau avec des partenaires pour répondre au mieux aux priorités. »
Une présence supranationale
Forte de son expertise et de sa longue expérience auprès des exclus de la société, il était évident pour l’Armée du Salut de prendre une position supranationale qui dépasse les frontières des États de l’Union européenne.
« Les problématiques rencontrées sont souvent partout les mêmes, relate Mike Stannet, et au niveau européen, nous pouvons être plus pertinents pour proposer des solutions. » Pour mieux appréhender les problèmes, le bureau des Affaires européennes assiste aux sessions du Parlement et aux conférences ainsi qu’aux réunions de travail des commissions, il intervient également en séance pour contribuer aux politiques menées et fait des déclarations publiques. « Nous publions aussi des rapports et partageons les pratiques avec d’autres organisations. » Par le plaidoyer et le lobbying, le bureau de l’Armée du Salut entend faire avancer les priorités qu’il s’est fixées : lutter contre le trafic humain, la ségrégation envers les Roms, et la pauvreté et le mal-logement ; proposer des réponses à la crise des migrants, améliorer la justice sociale et soutenir le développement durable. « Il est difficile de mesurer quel est notre réel impact, selon Mike Stannett, car nous sommes une petite composante de la société civile qui dialogue sur ces questions. »
L’Armée du Salut a également choisi de mener son propre programme, et pas celui de l’Union européenne aux fonds plus importants. Mais l’organisation ajoute sa voix aux autres organisations humanitaires. « Ensemble, nous pouvons dire que nous avons de l’influence sur l’Europe qui est plus attentive aux méfaits des mesures d’austérité qu’elle a créées. »
Un travail sur la durée
L’Armée du Salut, avec ses partenaires, a ainsi pu participer au développement des droits sociaux, l’Union européenne ayant mis cette priorité à son agenda. « Nous menons un travail de fond sur la durée et il est important qu’en tant qu’Église et avec les autres organisations religieuses, nous soyons l’âme de l’Europe. Nous sommes là pour défendre les moins privilégiés, pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas, pour partager les valeurs chrétiennes et faire en sorte que les responsables politiques répondent aux besoins humains, en leur rappelant leurs responsabilités envers les citoyens.»