C’est une première. Jamais auparavant l’asile climatique n’avait été accordé officiellement, précise Novethic. Si le texte doit encore être ratifié, l’Australie a annoncé qu’elle allait progressivement accueillir les 11 000 citoyens du Tuvalu qui le souhaitent. Le petit archipel du Pacifique est victime de la montée des eaux provoquée par le réchauffement climatique. Selon les experts, tout son territoire sera englouti en moins de cent ans. Lors de la Cop 26, le ministre des Affaires étrangères du Tuvalu, Simon Kofe, s’était adressé aux participants les pieds dans l’eau.

Grâce au statut de réfugiés climatiques, les Tuvalais pourront étudier, se soigner, bénéficier d’aides financières et familiales, prévoit le pacte. Mais afin d’éviter la fuite des cerveaux, dans un premier temps, seules 280 personnes par an bénéficieront du statut. Si Kausea Natano, le Premier ministre du Tuvalu, a salué une “lueur d’espoir”, Novethic rappelle le rôle joué par l’Australie dans la situation actuelle.

Des engagements pour réduire l’érosion

Le pays est, en effet, un grand producteur d’énergies fossiles. Ce qui fait dire à l’ex-Premier ministre, Enele Sopoaga, qu’il croit “que l’Australie doit de toute urgence honorer ses engagements par des actions concrètes et tangibles sur l’atténuation du changement climatique, l’adaptation et les pertes et dommages”.

L’Australie a promis de consacrer 16 millions de dollars australiens (9,5 millions d’euros) à la consolidation des côtes de Tuvalu et à la récupération des terres submergées. Elle s’est aussi engagée à réduire de 43 % ses émissions de CO2 internes d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. En revanche, le Gouvernement n’a pas interdit les nouveaux projets recourant aux énergies fossiles.

Des pactes stratégiques

Un milliard d’habitants sont menacés par la montée des eaux, selon le dernier rapport du GIEC. Les Maldives dans l’océan Indien, l’archipel de Kiribati en Polynésie et le Vanuatu subissent de plein fouet le réchauffement climatique. “Je pense qu’il va y avoir une série d’accords bilatéraux entre les pays les plus menacés et les pays qui pourraient leur fournir une terre d’accueil, comme c’est le cas aujourd’hui entre l’Australie et Tuvalu”, commente François Gemenne, politologue spécialiste des migrations.

Ces pactes ont également une dimension stratégique. Pour Canberra, il permet de renforcer son influence dans la région face à la présence de la Chine.