“La résidence d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique de la résistance islamique du Hamas, a été touchée à Téhéran”, ont annoncé mercredi 31 août les Gardiens de la révolution. Une information rapidement confirmée par le Hamas. Depuis, l’organisation islamiste palestinienne accuse Israël d’être à l’origine de la frappe, explique France 24. Installé à Doha, Ismaïl Haniyeh serait mort. Le chef politique du Hamas avait participé mardi à Téhéran à la cérémonie d’investiture du président iranien Massoud Pezeshkian.

Âgé d’une soixantaine d’années, “notre frère, le dirigeant, le mujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans une frappe sioniste contre sa résidence”, a écrit le Hamas, dans un communiqué. Une habitation située dans la banlieue sud de Beyrouth. Pour les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique iranienne, Ismaïl Haniyeh “et l’un de ses gardes du corps sont tombés en martyrs”. Dans leur communiqué, ils ajoutent l’ouverture d’une enquête.

Risque de représailles

Quant à l’armée israélienne, elle n’a pas souhaité faire de commentaire. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lui, a condamné dans un communiqué le “lâche assassinat” d’Ismaïl Haniyeh. Pour Moussa Abou Marzouk, un responsable du bureau politique du Hamas, c’est sûr : cet “acte lâche ne restera pas sans réponse”, a-t-il souligné dans un communiqué. L’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, a également réagi en promettant un « châtiment sévère » à Israël. « Avec cet acte, le régime sioniste criminel et terroriste a préparé le terrain pour un châtiment sévère pour lui-même, et nous considérons qu’il est de notre devoir de venger le sang (d’Haniyeh) qui a été versé sur le territoire de la République islamique d’Iran », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle Irna.

Ismaïl Haniyeh avait rejoint le Hamas en 1987. Il s’était fait connaître en 2006 en devenant Premier ministre de l’Autorité palestinienne après la victoire surprise de son mouvement aux législatives. Il avait alors été élu chef du bureau politique du Hamas en 2017 et avait choisi de s’installer au Qatar. Depuis le début de son offensive à Gaza, l’armée israélienne a tué plusieurs membres de la famille d’Ismaïl Haniyeh. Parmi eux, trois de ses fils et quatre de ses petits-enfants.

Encore 111 otages israéliens

Au début juillet, l’armée avait dit que “de plus en plus de signes” laissaient présager que le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, avait été tué dans une frappe menée dans la bande de Gaza. Mais sa mort n’a pas été annoncée. Des frappes menées en représailles contre le Hamas à la suite des attaques du 7 octobre 2023. Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1 197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 décédées, selon l’armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive d’envergure, laquelle a jusqu’à présent fait 39 400 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas. Un décompte qui ne différencie pas le nombre de civils et de combattants morts. Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne. L’Iran ne reconnaît pas l’État d’Israël et a fait du soutien à la cause palestinienne un élément central de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979. D’ailleurs, lors de son discours d’investiture mardi, le nouveau président Massoud Pezeshkian a dénoncé les “crimes” d’Israël dans le territoire palestinien. “Ceux qui fournissent les armes qui tuent les enfants à Gaza ne peuvent pas donner des leçons d’humanité et de tolérance aux autres”, a-t-il déclaré avec les États-Unis, alliés d’Israël, dans son viseur.