Les médias et les journalistes sont à la peine en Algérie mais aussi en Tunisie. Selon Le Point, en Tunisie, le coup d’État du 25 juillet 2021 de Kaïs Saïed a considérablement pesé sur la vague de libertés accordées en douze années de démocratie. Un constat général, qui n’a pas épargné les médias. Si le président de la République tunisienne ne décide pas franchement de la ligne éditoriale, celui-ci passe son temps à comparer les médias à “des mercenaires”, “des traîtres”. Alors, forcément, l’inquiétude gagne les rédactions.
Le décret-loi 54 participe également à l’ambiance délétère actuelle. Et pour cause, il menace de cinq années de prison quiconque publie de fausses nouvelles. Malmenée plusieurs fois depuis le début de l’ère Kaïs Saïed, la première radio privée du pays, Mosaïque FM, a même vu son directeur général arrêté mi-février. Cette semaine, 92 % des eurodéputés présents à Strasbourg ont voté une résolution demandant, notamment, sa libération.
Au Maroc aussi
En Algérie, l’hebdomadaire estime que lorsque les autorités veulent accuser quelqu’un, elles le font sans ambages, même les autres États. Et au Maroc, les règlements de comptes se font par journaux interposés. La lecture de plusieurs articles produits par différents médias permettrait de connaître l’humeur de la monarchie à un instant T. Les journalistes n’y sont pas à la fête pour autant. Et ce, en dépit des progrès constatés. Le journaliste et cofondateur du Desk Omar Radi a été condamné à six ans de prison ferme pour “viol” et “espionnage”, indique Le Point. De quoi, notamment, inciter le Parlement européen à demander aux autorités marocaines de “respecter la liberté d’expression” et de garantir des “procès équitables aux journalistes incarcérés”.