Pour expliquer l’étonnante victoire de Jair Bolsonaro à la tête du Brésil, les candidats au cabinet du nouveau président élu sont souvent cités. Plus d’un tiers de ses futurs secrétaires sont des membres actifs ou retraités des forces armées, le reste étant réparti entre des économistes du marché libre et des politiciens luthériens, catholiques et chrétiens évangéliques ultraconservateurs. Jair Bolsonaro, capitaine de l’armée à la retraite et ailier droit, s’est présenté aux élections présidentielles sur un programme socialement conservateur. Il a formé une coalition faite de politiciens néolibéraux et d’anciens et actuels militaires de droite, mais il a été poussé au sommet grâce à la loyauté de la droite chrétienne. Pour beaucoup, outre ses opinions débridées et de droite, c’est le soutien des évangéliques qui a fait de Jair Bolsonaro l’atout de l’Amérique du Sud.
Bolsonaro n’est pas Trump
À en croire les experts politiques, la victoire de Jair Bolsonaro ne peut être résumée aux clivages politiques connus des Américains ou des Brésiliens. Dans l’empressement à vouloir expliquer la propulsion de Jair Bolsonaro des banquettes arrière du congrès brésilien à la présidence du pays, les comparaisons avec Donald Trump peuvent être trompeuses. Le président américain a gagné avec l’aide d’une division évangélique bien établie qui a ignoré ses manquements moraux. Jair Bolsonaro a […]