Une situation qui a ouvert les yeux de la chargée de communication de DM-échange et mission, organisme d’entraide des Églises romandes, envers les réalités vécues par leurs partenaires dans les pays en développement.
Dans quel contexte êtes-vous arrivée au Rwanda le 5 mars dernier ?
Sylviane Pittet : Je participais jusqu’au 15 mars au tournage de films pour la campagne DM-EPER de cet automne. Avant mon départ, j’avais demandé à tout hasard à mes collègues s’il était possible de me rapatrier au cas où, et tout le monde avait ri ! Et pour être honnête, je trouvais aussi que l’attitude du gouvernement chinois et les prises de températures systématiques étaient exagérées ! Or, dès mon arrivée à l’aéroport, plusieurs personnes en blouses blanches ont interrogé tous les passagers, leur demandant où ils avaient voyagé, etc. Je crois qu’il y avait eu un cas en Afrique à ce moment-là. Il y avait du gel hydroalcoolique littéralement partout. À l’entrée des hôtels, des restaurants, si on oubliait de les utiliser, on nous les indiquait du doigt. J’ai l’habitude de voyager en Afrique et dans des pays à risques, mais je ne l’ai jamais fait en période d’épidémie. Je voyais que tout était pris très au sérieux !
Vous avez compris l’expérience des pays africains en termes de pandémie ?
Oui, tout de suite les personnes avec qui je travaillais m’ont posé des questions très pointues : comment se passe le confinement, etc. Je répondais que nous n’étions pas concernés, que c’était en Chine… Pratiquement, c’était absolument impossible pour moi de m’imaginer la pandémie telle que nous […]