Sept ans se sont écoulés depuis le Printemps arabe de janvier 2011, suivis de la Révolution de juin 2013 qui ont jeté par milliers les Egyptiens dans la rue pour protester contre la pauvreté et la corruption. Une période complexe de changements politiques, sociaux, économiques, qui a été riche en défis à affronter, mais aussi d’opportunités à saisir. Une occasion pour la minorité copte * de jouer un rôle plus affirmé dans la traversée d’un cycle critique.
L’église primitive, ses croyants persécutés, frappés par le dénuement matériel et l’oppression politique, présente des similitudes avec le contexte dans lequel nous vivons aujourd’hui. Le terrorisme est devenu le défi majeur. Il a progressé, non seulement sur les rives du Nil, mais dans le monde entier, visant à déstabiliser des états. Notre pays a subi plusieurs attentats, des églises ont été incendiées, certaines familles coptes ont été persécutées. Des fonctionnaires du gouvernement et des officiers de la police et de l’armée ont été malveillants vis-à-vis des chrétiens. Comme aux premiers temps de l’église, ces attaques ont renforcé l’Eglise et la foi des chrétiens, et, au-delà, l’unité et la solidarité de la société.
La construction de lieux de culte, depuis toujours source de tensions religieuses, a fait pour la première fois l’objet d’une loi. L’état a complété cette loi par des dispositions pour reconstruire ou restaurer tous les lieux de culte et sites attenants détruits par les groupes terroristes.
Dans le secteur socio-économique, l’Egypte subit de plein fouet les crises successives. Résultat: un taux de chômage croissant, une augmentation sévère de l’inflation, des fluctuations radicales du taux de change… et un dollar très rare. De plus, le pays souffre d’une augmentation sans précédent de sa dette extérieure, alors qu’il subit en même temps une chute sévère des investissements et du tourisme, tout cela suite au terrorisme.
Aussi, le gouvernement a mis en place des solutions alternatives afin d’augmenter ses ressources financières et remplir ses engagements. Il a créé un mécanisme de réformes visant la reprise économique : améliorations sur le marché des changes, réduction du déficit budgétaire et de la dette extérieure, relance de la création d’emplois, en particulier pour les groupes de personnes les plus marginalisées de la société.
Et l’église ? On dit que les coptes sont politiquement marginalisés ? S’ils n’occupent pas de postes importants dans l’armée et la police, ils sont bien présents au parlement actuel qui compte le nombre de chrétiens le plus important de toute l’histoire parlementaire de l’Egypte. Les coptes aujourd’hui jouent un rôle vital dans l’économie, la politique et aussi la culture.
Alors que nous sommes dans un contexte critique, nous trouvons toujours quelque part une main tendue, pas seulement de l’état et de ses institutions officielles, mais aussi des concitoyens qui font front à tous ces obstacles envers le développement, la prospérité et l’unité du pays.
Aujourd’hui, nous soutenir par la prière est une nécessité, pour notre église comme pour toute l’église dans le monde. Car en Christ, bien que peu nombreux, nous formons un seul corps. Gardez l’Egypte dans vos prières.