L’œcuménisme vit des heures sombres au Brésil. Depuis l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir, les tensions entre les différentes Églises du pays n’ont cessé d’augmenter, atteignant ces dernières semaines un niveau de radicalisation inquiétant. Le feu a été mis aux poudres début février, lorsqu’un groupe catholique d’extrême-droite a organisé une série d’attaques contre la Campagne de la Fraternité 2021, une initiative annuelle de l’épiscopat catholique pour discuter les problèmes sociaux et collecter des fonds pour des projets caritatifs.
Cette année, la campagne portait pourtant un vrai caractère œcuménique, puisqu’elle était organisée par le Conseil national des Églises chrétiennes du Brésil (Conic), qui rassemble l’Église catholique et différentes Églises protestantes. Or, une série de vidéos très critiques à son endroit ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
Un progressisme qui passe mal
Le thème de cette année «Fraternité et dialogue, Engagement d’amour» appelait précisément les fidèles à surmonter les barrières sociales et idéologiques et à chercher une rencontre généreuse les uns avec les autres. À cet effet, le document présente une analyse approfondie du contexte politique et social brésilien et relate de nombreux exemples de manque de dialogue et de brutalité dans le pays, notamment en matière de violences faites aux femmes, aux peuples autochtones et à la communauté LGBT.
Des exemples qui n’ont pas été choisis au hasard, en ce qu’ils évoquent bien les conséquences les plus brutales de la montée de la violence politico-sociale au Brésil, tout en pointant indirectement du doigt les effets du bolsonarisme. Il y est par exemple fait mention de l’homicide de la conseillère de […]