Une nouvelle œuvre de Banksy a été repérée, lundi 8 septembre, à Londres, sur le mur d’un tribunal. Le pochoir représente un juge qui brandit son marteau au-dessus d’un manifestant. Le graffiti fait écho au débat sur la liberté d’expression au Royaume-Uni, moins de 48 heures après l’arrestation d’environ 900 manifestants propalestiniens, a rapporté France 24. Le pochoir, qui a rapidement été masqué, montre un juge portant sa robe et une perruque, qui soulève son marteau au-dessus d’un manifestant allongé sur le dos, dont la pancarte blanche est maculée de sang. Banksy, dont l’identité reste mystérieuse, a publié un cliché de ce pochoir sur son compte Instagram. Comme à son habitude, l’artiste s’inscrit dans l’actualité avec cette nouvelle œuvre.

En effet, samedi 6 septembre, près de 900 personnes ont été interpellées à Londres pendant un rassemblement en soutien à la cause palestinienne. Les manifestants contestaient l’interdiction de l’organisation Palestine Action et affichaient leur solidarité avec les Palestiniens. La Metropolitan Police avait indiqué qu’« afficher un soutien » à cette organisation qui est prohibée entraînerait des interpellations. Ainsi, près de 900 personnes ont été arrêtées en un après-midi pour « troubles à l’ordre public et soutien à une organisation proscrite ». Plusieurs participants ont affirmé que la manifestation était pacifique. Les organisateurs ont dénoncé une réponse « disproportionnée », tandis que la police a décrit des violences « intolérables » contre ses agents, a indiqué TV5 Monde.

Palestine Action est interdite depuis juillet 2025

Palestine Action est interdite depuis juillet 2025 au titre du Terrorism Act. En juin, l’organisation était entrée sur la base de la Royal Air Force à Brize Norton. Deux avions militaires avaient été endommagés par de la peinture rouge aspergée sur les réacteurs. Les manifestations pour la Palestine ne sont pas interdites au Royaume-Uni, mais soutenir publiquement Palestine Action est un délit passible de jusqu’à 14 ans de prison.

Des experts de l’ONU ont dit être « préoccupés par l’étiquetage injustifié d’un mouvement de protestation politique comme ‘terroriste' ». Selon eux, « des actes de protestation qui endommagent des biens, mais n’ont pas pour objet de tuer ou de blesser des personnes, ne devraient pas être traités comme du terrorisme ». Dans un communiqué, Amnesty International a rappelé que, depuis l’interdiction de Palestine Action en juillet, plus de 1 600 personnes ont été arrêtées au Royaume-Uni. L’ONG, qui avait déployé des observateurs sur place samedi 6 septembre, a assuré que « les manifestations se sont déroulées de manière pacifique ». « Le recours à la loi antiterroriste au Royaume-Uni pour empêcher l’action citoyenne propalestinienne menace à la fois la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique et la liberté de manifestation », a rappelé Amnesty dans son communiqué. L’ONG a souligné que « l’arrestation et la poursuite des manifestants pacifiques constitue une violation des obligations du Royaume-Uni en vertu du droit relatif aux droits humains ».