Le dialogue entre la Russie et les Occidentaux va tenter de se poursuivre. Lundi 10 janvier, la rencontre russo-américaine à Genève tentait de pacifier leurs tensions à propos de la crise en Ukraine. Ce mercredi 12 janvier, c’est au tour des membres de l’Alliance atlantique (OTAN) de discuter avec leurs homologues russes autour d’une table à Bruxelles, à la veille d’une réunion de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Comme le souligne Ouest France, le Conseil Russie-OTAN ne devrait pas s’avérer plus concluant que la rencontre de lundi. “Les raisons d’être optimistes ne sont pas encore très nombreuses”, a indiqué le porte-parole du président russe Vladimir Poutine.
En effet, les entretiens de Genève, lundi, n’ont pas été très décisifs, car Russes et Américains sont restés très fermes sur leurs positions respectives. Washington n’a fait aucune concession mais, d’après la nouvelle ambassadrice des États-Unis à l’OTAN, Julianne Smith, les Américains ont formulé des propositions pour réduire les risques de conflit – notamment une invasion de l’Ukraine par la Russie, crainte par les Occidentaux – et engager un désarmement conventionnel et nucléaire.
Pour sa part, Moscou a exigé de Washington et de ses alliés une garantie concrète que l’Ukraine ne sera pas autorisée à rejoindre l’OTAN. “Pour nous, il est absolument obligatoire de garantir que l’Ukraine ne devienne jamais, jamais, jamais membre de l’OTAN”, a prévenu le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, à l’issue des premières discussions. Vladimir Poutine a qualifié de “ligne rouge” une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. En outre, la Russie souhaiterait que l’OTAN réduise ses moyens militaires dans les pays de l’ancien bloc de l’Est, rappelle Ouest France, et qu’elle cesse de menacer la Russie en renforçant ses forces en Europe de l’Est.
Un irritant
De son côté, analyse le quotidien breton, l’OTAN temporise et dit ne pas avoir l’intention d’intégrer l’Ukraine à court terme. L’Alliance atlantique rejette toutefois l’idée que la Russie puisse s’arroger un droit de veto sur son éventuel élargissement. “La relation de l’OTAN avec l’Ukraine est une question qui ne concerne que l’Ukraine et les 30 alliés de l’OTAN, et non les autres pays”, a déclaré une porte-parole de la Maison Blanche.
L’OTAN ne souhaite pas non plus retirer ses forces d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie, de Pologne et de Roumanie, note Ouest France, car elle entend protéger ces États contre toute ingérence de Moscou, gardant en tête les interventions russes en Ossétie du Sud et en Abkhazie (2008), l’annexion de la Crimée (2014) et le soutien de Moscou aux séparatistes du Donbass (Ukraine). D’autant que “ce n’est pas l’OTAN qui s’est emparé des anciens pays de l’Est mais ces derniers qui, dès qu’ils ont été libérés, se sont précipités dans l’Alliance pour être protégés de la Russie”, soutient au Figaro Thornike Gordadze, spécialiste de l’Institut international pour les études stratégiques (IISS).
“Depuis le début, l’extension de l’OTAN est un irritant dans les relations entre les États-Unis et la Russie. En vingt ans de règne, c’est le troisième appel de Vladimir Poutine à renégocier de façon plus favorable pour la Russie l’architecture de sécurité européenne”, résume Maxim Suchkov, directeur de l’Institut de relations internationales au MGIMO de Moscou, dans un article pour le site d’analyse War on the Rocks, cité par le quotidien de droite.