La situation ne s’arrange pas en Haïti, où l’Unicef constate une hausse importante du nombre d’enlèvements. Des kidnappings qui n’épargnent pas les femmes et les enfants. Depuis le début de l’année, l’Unicef en a recensé 300, selon la chaîne de télévision la 1ère. “Les femmes et les enfants ne sont pas des marchandises, ni des monnaies d’échange”, lance Garry Conille, directeur régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes à l’Unicef.
En 2021, une centaine d’enlèvements avaient été signalés et leur nombre avait triplé l’année suivante. Face à un phénomène “extrêmement inquiétant”, l’Unicef précise que les femmes et les enfants sont généralement enlevés par des groupes armés désireux d’obtenir des avantages financiers ou tactiques. L’emprise des gangs n’a pas reculé en Haïti. Ils contrôlent près de 80 % de Port-au-Prince. Dans les rues de la capitale, les crimes violents tels que les viols, les enlèvements contre rançon, les vols à main armée ou encore les détournements de voitures sont quotidiens, décrit la 1ère.
La moitié de la population a besoin d’aide
La situation est telle que depuis plusieurs mois, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, et Ariel Henry, le Premier ministre haïtien, réclament une intervention internationale pour soutenir les actions de la police locale. À cette situation sécuritaire très préoccupante, s’ajoute une grave crise humanitaire, économique et politique. Aucune élection n’a eu lieu depuis 2016 dans le petit pays voisin de la République dominicaine.
“Près de 5,2 millions de personnes, soit environ la moitié de la population, a besoin d’une aide humanitaire, dont trois millions d’enfants”, rappelle l’Unicef. Confrontés à des systèmes de santé locaux au bord de l’effondrement et à des attaques d’écoles, les Haïtiens vivent dans une terreur constante, complète l’agence onusienne.
Des enfants dénutris
En mai 2023, elle expliquait que la violence des gangs en Haïti était à l’origine d’une augmentation de 30 % de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants, en un an. Si bien qu’aujourd’hui, près d’un petit Haïtien sur quatre souffre de malnutrition chronique et que 115 600 enfants devraient souffrir dès cette année de la forme de dénutrition la plus mortelle.