Bruxelles fut le lieu d’âpres négociations entre les 27 États qui composent l’Union européenne. Jeudi 18 décembre, l’UE s’est engagée à prêter 90 milliards d’euros à l’Ukraine pour son effort militaire sans toucher aux avoirs russes gelés. La signature du traité de libre-échange avec le Mercosur a également été reportée.
C’est une défaite pour le chancelier allemand Friedrich Merz. Arrivé avec plusieurs objectifs à Bruxelles à l’occasion de la réunion des chefs d’État de l’Union européenne, jeudi 18 décembre, ce dernier est reparti bredouille. Alors que le dirigeant allemand souhaitait l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer l’aide militaire de l’UE ainsi que la signature, par Ursula von der Leyen, de l’accord de libre-échange entre l’Union et le Mercosur, Merz a dû se résoudre à revenir en arrière sur ses deux objectifs, rapporte Le Monde. Que s’est-il joué à Bruxelles ?
Concernant les avoirs russes, il fallait déjà passer au-dessus du Premier ministre belge Bart de Weber. En effet, c’est ce dernier qui héberge, au sein de son pays, les avoirs russes gelés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. Craignant que l’usage des actifs russes ne mette son pays en danger et l’expose à des représailles, ce dernier a utilisé son droit de veto, rapporte France Info. Lors d’une conférence de presse, ce dernier indiquait : « il faut une mutualisation des risques, sinon on risque de voir la vengeance russe se focaliser sur la Belgique. Et la vengeance peut être très concrète. Ils peuvent saisir des entreprises belges en Russie. C’est ce qui s’est passé avec Google en Russie. Les Russes vont réagir ! »
La signature du traité de libre-échange avec le Mercosur reportée
Même son de cloche pour l’accord avec le Mercosur que le chancelier allemand n’a pas réussi à faire adopter aux 27 États membres. Avec l’alliance de Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien, Emmanuel Macron a en effet réussi à repousser la signature de l’accord le temps de réécrire une partie du texte. « Je veux dire à nos agriculteurs qui manifestent la clarté de la position de la France depuis le début : sur le Mercosur, nous considérons que le compte n’y est pas et que cet accord ne peut pas être signé », a-t-il déclaré. Une manière de temporiser face à la contestation des agriculteurs français dans le Sud-Ouest contre le protocole sanitaire mis en place contre la dermatose nodulaire, indique BFMTV.
Cela étant, malgré le refus, par l’Union européenne, d’user des avoirs russes pour apporter une aide militaire à l’Ukraine, un compromis a été trouvé autour d’un prêt à taux zéro pour l’Ukraine. Celui-ci comprend une aide de 90 milliards pour 2026 et 2027 que le pays ne remboursera qu’à l’issue de la guerre, quand la Russie aura payé des indemnités de réparation, espèrent-ils. La Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, qui refusent désormais de poursuivre leur aide à l’Ukraine, ne participeront pas à cette aide.

