Un échange épistolaire aux allures de joute verbale. Quelques jours après la publication d’une lettre de Benyamin Netanyahou adressée au président français et déplorant le « manque d’actions décisives (du) gouvernement » pour faire face à la montée de l’antisémitisme en France, ce dernier lui a répondu. Un courrier rendu public par le journal Le Monde mardi 26 août et dans lequel le chef de l’État réprouve « ces accusations d’inaction face à un fléau que nous combattons de toutes nos forces ». Des paroles qu’il considère comme « inacceptables» et qui « offensent la France tout entière ».

Une défense du bilan de la lutte contre l’antisémitisme

Au sein de cette lettre, Emmanuel Macron indique que « la lutte contre l’antisémitisme ne saurait être un sujet d’instrumentalisation et ne peut nourrir aucun désaccord entre Israël et la France ». Il rappelle à cette occasion les précédentes actions menées au cours de ses mandats : la reconnaissance, en 2017, de la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), la promulgation de la loi de lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur en juillet dernier ou encore la mobilisation des forces de l’ordre après les événements du 7 octobre.

Estimant que « tout antisémitisme est une trahison de la République et de son universalisme », le président en a profité pour fustiger l’extrême droite et l’extrême gauche qu’il accuse de « nourrir » l’antisémitisme.

La question de la reconnaissance de l’État palestinien centrale

Emmanuel Macron a également tenu à réaffirmer sa volonté de reconnaître l’État de Palestine au sein de cette missive. Si Benyamin Netanyahou avait accusé le président français « d’alimenter le feu antisémite » par cette décision prise au cours de l’été, ce dernier lui oppose qu’une « paix durable [dans la région, NDLR] passera par la création d’un État palestinien souverain, reconnaissant Israël et son droit à la sécurité, démilitarisé, vivant dans la paix à vos côtés ».

Le chef de l’État s’est ainsi indigné du « désastre humanitaire épouvantable à Gaza que rien ne saurait justifier » et a appelé le Premier ministre de l’État hébreu « à sortir de la fuite en avant meurtrière et illégale d’une guerre permanente à Gaza qui expose votre pays à l’indignité et votre peuple à une impasse ».

Réaffirmant toutefois son amitié à Israël, Emmanuel Macron a demandé au destinataire de la lettre de tendre la main vers la voie diplomatique et de « travailler ensemble, avec tous les partenaires internationaux, à une paix durable pour vous, votre peuple et toute la région ».

Alors que le Hamas a accepté l’accord de cessez-le-feu proposé par l’Égypte et le Qatar la semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères qatari, Majed Al-Ansari, a indiqué attendre encore la réponse d’Israël. « Les déclarations que nous entendons actuellement ne nous rendent pas confiants sur le fait que, s’il y avait un engagement, celui-ci serait positif », s’est-il par ailleurs inquiété lors d’une conférence de presse tenue à Doha, relate L’Orient-Le jour.