La colère gronde à Madagascar ! Depuis le jeudi 25 septembre, des manifestations ont lieu tous les jours sur l’île, à l’appel du collectif Gen Z. En cause, des coupures d’eau et d’électricité qui se multiplient dans le pays, mais aussi une liberté d’expression muselée par le pouvoir. Plus largement, les manifestants aspirent à dénoncer la corruption qui sévit sur l’île ainsi que la pauvreté massive et les inégalités. Plus des trois quarts des Malgaches vivent sous le seuil de pauvreté.
Depuis le début du mouvement, les contestataires se heurtent à une répression armée qui n’a eu d’autre effet que de radicaliser leurs revendications. 22 morts et plus d’une centaine de blessés ont été recensés depuis jeudi par l’ONU, dont le Haut-Commissaire aux droits de l’homme s’est dit « choqué » par la réponse des autorités malgaches. Ces dernières ont tenté, en vain, d’instaurer un couvre-feu au lendemain de la première mobilisation, qui a finalement rapidement été levé.
La colère persiste malgré la démission du gouvernement
Pour tenter d’apaiser la fronde, le président Andry Rajoelina a annoncé lundi 29 septembre, à la télévision nationale, le limogeage du gouvernement. « Je ne dors ni la nuit ni le jour pour porter vos solutions et améliorer la situation. Vos demandes, on les a écoutées. Et je m’en excuse s’il y a des membres du gouvernement qui n’ont pas fait le travail que le peuple attendait », a-t-il affirmé. Peine perdue pour lui, la mobilisation n’a pas faibli. Mardi 30, la colère s’est de nouveau fait entendre dans les rues d’Antananarivo et d’autres villes du pays.
Plus qu’un simple remaniement, c’est tout un système que les manifestants veulent faire basculer. Le président, arrivé une première fois au pouvoir en 2009 à la faveur d’un coup d’État, avait quitté le pouvoir en 2014. Il s’est ensuite fait élire en 2018, puis réélire en 2023 lors d’un scrutin très contesté, dont le résultat n’a pas été reconnu par l’opposition. Nombreux sont les manifestants à scander leur volonté de le voir démissionner, avec, en ligne de mire, de nouvelles perspectives pour l’ensemble de la population et moins d’inégalités.