Après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, samedi 14 décembre, Emmanuel Macron est attendu sur place jeudi 19 décembre. L’archipel a été dévasté par une tempête qui a fait 22 morts et 1373 blessés selon un bilan provisoire communiqué par le ministère de l’Intérieur mardi 17 décembre au soir. Toutefois, les autorités redoutent « plusieurs centaines » de morts, voire « quelques milliers » alors que de nombreux corps pourraient encore se trouver sous les décombres. Le bilan sera compliqué à établir puisque Mayotte est un territoire à forte tradition musulmane et que, selon les rites de l’islam, les défunts doivent être enterrés dans les 24 heures. Environ 100 tonnes de nourriture vont être distribuées mercredi à Grande-Terre et 20 tonnes dans les deux communes de Petite-Terre, indique Le Parisien.
Mercredi, un gros porteur A400M a acheminé 23 tonnes d’eau et de nourriture a indiqué le ministre des Outre-mer démissionnaire, François-Noël Buffet. Il a précisé que l’alimentation en eau fonctionnait « à 50% » et qu’elle pouvait être de « mauvaise qualité ». Dans le même temps, il a expliqué que l’électricité n’était que « partiellement remise en route », rapporte Le Monde. Par ailleurs, un navire de la compagnie CMA-CGM a été réquisitionné pour « un transit de grande ampleur » en direction de Mayotte, a annoncé le préfet de La Réunion, Patrice Latron, dans un communiqué. Il quittera La Réunion ce mercredi et transportera 158 conteneurs, dont des conteneurs d’eau, de matériel de construction, de denrées alimentaires de véhicules militaires ou de fournitures médicales.
Les secours s’organisent à Mayotte
Un pont aérien a été mis en place entre Mayotte et La Réunion. Chaque jour, entre 4 et 5 avions militaires de la Sécurité civile, un A400M, deux CASA et bientôt deux Dash8 assurent des liaisons. Au total, 1500 civils et militaires doivent être déployés à Mayotte. « C’est encore trop lent », a estimé Florent Vallée, directeur de l’urgence et des opérations de la Croix-Rouge française, interrogé par Les Échos. Il a aussi prévenu : « les gens ont faim et soif ». Mercredi 18 décembre, François-Noël Buffet a annoncé qu’1,5 million de litres d’eau étaient arrivés à Mayotte et qu’ils seraient distribués au sein des communes. Un hôpital de campagne « sera opérationnel d’ici à la fin de la semaine ou dans le week-end au plus tard », a-t-il ajouté. « Il n’y a pas un endroit à Mayotte qui a été préservé par le cyclone », a constaté le ministre des Outre-mer démissionnaire.
Près d’un tiers de la population de l’archipel vit dans des bidonvilles, soit 100 000 personnes. Quelques jours après le drame, nombreux ont commencé à reconstruire leur habitat précaire. « L’erreur serait de laisser se réorganiser le bidonville », a averti Patrick Coulombel, vice-président de l’association Architectes de l’urgence, interrogé par Outre-mer La 1ère. Il a aussi déconseillé l’installation d’habitats modulaires, prenant l’exemple d’Haïti à la suite du tremblement de terre de 2010. « On a amené des petites maisons en contreplaqué temporaire pour un an ou deux. Et 14 ans après, ces habitats y sont toujours », a-t-il regretté. Pour venir en aide aux Mahorais, François Bayrou a annoncé que les dons effectués entre le 17 décembre 2024 et le 17 mai 2025 au profit des associations et fondations reconnues d’intérêt public pourront être défiscalisés à hauteur de 75% jusqu’à 1000 euros.