«Le lendemain de l’explosion, j’ai aidé mes parents à nettoyer l’appartement. Le jour d’après, je suis venue à l’église pour ramasser les vitraux cassés, les châssis des fenêtres propulsés à l’intérieur et les bancs fracassés», raconte Michelle Choukri, 18 ans. La jeune femme fait partie du groupe de jeunes de la National Evangelical Church of Beirut. Cette Église réformée est la plus ancienne paroisse protestante du Moyen-Orient. Ses membres sont plutôt aisés et progressistes. Ce soir, ils sont une dizaine à s’activer. Riz, lentilles, café ou encore dentifrice, les denrées sont réparties entre trente cartons. Elles vont être distribuées à des familles soigneusement choisies. Ce n’est de loin pas la première fois que ces jeunes font du volontariat. La congrégation s’investit depuis sa fondation dans les actions sociales: écoles, internat pour enfants en précarité ou encore résidence assistée pour personnes âgées en font partie. Pour Gustav Fawaz, 16 ans, «avoir la foi, c’est aller à l’église, prier. Mais c’est aussi aider ceux qui en ont besoin avec amour. Tu veux faire quoi sinon? La vie continue. S’entraider pour déblayer, nettoyer les appartements permet en quelque sorte de ressortir quelque chose de positif de cette crise».
Nous ne remplaçons pas un État
«Nous vivons dans un pays corrompu où les structures publiques sont quasiment inexistantes, nous faisons le plus possible pour aider, mais nous ne pouvons pas remplacer un État », explique Rima Nasrallah, troisième femme ordonnée pasteure au Liban. Mais pour celle-ci, il faut […]