Il préside aujourd’hui le conseil presbytéral de la paroisse francophone, tout juste titulaire d’un master de théologie protestante.

J’ai grandi dans une famille œcuménique copte dans le quartier de Choubra. C’est un quartier regroupant une multitude d’églises de différents rites et autrefois cosmopolite ayant abrité, entre autres, communautés juive, grecque, arménienne et italienne – dont la célèbre Dalida. C’est à l’église orthodoxe que j’ai reçu le baptême. J’ai été scolarisé dans l’enseignement catholique où les Frères de Saint Paul nous initiaient au catéchisme, et nous inculquaient les valeurs chrétiennes de charité, de tolérance, du respect de l’autre et de ses différences, de l’ouverture à autrui. J’ai reçu la grâce de la Bonne Nouvelle et vécu le partage de la Parole biblique à l’église évangélique que je fréquentais depuis les années collège. J’ai obtenu récemment un Master ès Lettres en théologie évangélique.

En Égypte on parle d’église évangélique (rarement appelée protestante), pour cibler l’Évangile comme la référence principale de la foi. Elle est majoritairement de tendance presbytérienne. Les chrétiens d’Égypte sont répartis en coptes orthodoxes, coptes catholiques et coptes évangéliques, sachant que les anciennes générations évangéliques avaient d’une part des racines orthodoxes pour la majorité et d’autre part pour une petite minorité des origines catholiques. Il est bon de savoir qu’une part considérable des chrétiens égyptiens fréquente une Eglise évangélique tout en restant attachés à leur communauté d’origine qu’elle soit orthodoxe ou bien catholique.

J’ai intégré l’église évangélique francophone du Caire en 1993 grâce à une annonce du pasteur Martin Burkhard publiée dans le journal égyptien de langue française Le Progrès égyptien. Avec le pasteur, nous avons pu mettre en place plusieurs activités œcuméniques regroupant à la fois chrétiens de différentes confessions, étrangers et égyptiens, et permettant la rencontre, le dialogue, le service social et l’enrichissement culturel. Parmi ces activités, un groupe de jeunes francophones du Caire, une chorale et une troupe théâtrale regroupant chrétiens, musulmans et même athées francophones et débouchant sur des spectacles dans des églises et centres culturels.

Dans le cadre de la célébration du centenaire de l’Église en 2010, nous avons organisé une conférence sur le dialogue interreligieux, réalisé un livret retraçant l’histoire de la communauté et commandité la production du documentaire Jésus, Marie, Allah et les autres qui traite de la place de l’Église évangélique de langue française en Égypte et ses apports au Caire et à Alexandrie. Aujourd’hui je suis président du conseil presbytéral de l’église évangélique du Caire – église Protestante d’Alexandrie et aussi musicien de la paroisse.

Toutes ces actions menées par l’Eglise, ainsi que mon parcours personnel, m’ont permis de développer une vision humaniste et œcuménique du dialogue à travers la rencontre, l’échange et le partage. Une vision qu’il m’a été donné de communiquer, entre autres, en 2015, au Bénin lors d’une allocution égyptienne pendant la séance plénière inaugurale du Symposium international de Cotonou pour le lancement de l’Initiative Africaine d’Education à la Paix et au Développement par le Dialogue Interreligieux et Interculturel. Divers témoignages du même ordre ont passé à l’antenne du programme européen de Radio Le Caire, ainsi que sur la chaîne francophone égyptienne Nile TV International.