La place Tiananmen s’est transformée en une vitrine de puissance pour la Chine, mercredi 3 septembre. Xi Jinping, debout dans une voiture à toit ouvert, a passé en revue des milliers de soldats au pas cadencé, tandis que chars, missiles balistiques, avions de chasse et drones survolaient le ciel, certains pour la première fois devant le public, raconte The Guardian.

Dans son discours, le président chinois a affirmé que le monde était à nouveau face « au choix entre la paix et la guerre, entre le dialogue et la confrontation », proclamant la « renaissance inarrêtable de la nation chinoise » et sa détermination à défendre les intérêts stratégiques du pays.

L’événement, marqué par la présence de Vladimir Poutine et Kim Jong-un, a été conçu comme une démonstration de puissance destinée à impressionner les puissances occidentales et à renforcer la posture de la Chine face à ses voisins et alliés. Au sol et dans les airs, l’arsenal présenté illustrait le progrès technologique de l’armée chinoise, allant de missiles hypersoniques capables de cibler des navires à des drones sous-marins et à des intercepteurs antimissiles.

Trump absent et sarcastique

Depuis Washington, le président américain Donald Trump, non convié, a suivi la parade, réagissant par un message sarcastique sur son réseau Truth Social : « Veuillez transmettre mes salutations les plus chaleureuses à Vladimir Poutine et Kim Jong-un pendant que vous conspirez contre les États-Unis ». L’absence de dirigeants occidentaux de premier plan a accentué le message de Pékin, tandis que la présence exceptionnelle de Kim Jong-un, pour un rare déplacement à l’étranger, soulignait le poids symbolique de l’événement.

Le locataire de la Maison Blanche, qui avait rencontré Poutine en Alaska le 15 août dans l’espoir de résoudre la crise ukrainienne, s’est dit « très déçu » par le dirigeant russe, mais a insisté sur la supériorité militaire des États-Unis. Cette parade s’inscrit dans un contexte de tensions géopolitiques et de rivalités commerciales. Pour la Chine, elle illustre sa capacité à se positionner comme un leader alternatif aux institutions occidentales et à renforcer ses liens avec des pays du Sud et des puissances non occidentales sans toutefois provoquer de confrontation directe avec Washington.

Une symbolique forte envoyée depuis Pékin

L’image de Xi Jinping, Poutine et Kim Jong-un marchant côte à côte sur le tapis rouge de Tiananmen, saluant la foule et échangeant des poignées de main, symbolise un repositionnement stratégique, souligne l’AFP, citée par Le Monde. La démonstration militaire ne se limite pas à l’opérationnalité des forces : elle vise aussi à envoyer un message clair de dissuasion, rappelant à l’Occident que la Chine peut protéger ses intérêts et soutenir ses alliés tout en cultivant son influence régionale et internationale.