Quel cadeau d’anniversaire. La Maltaise Roberta Metsola, 43 ans, a été élue présidente du Parlement européen, mardi 18 janvier, jour de son anniversaire. C’est la troisième femme à présider l’institution. Après avoir obtenu 458 des 616 bulletins exprimés (sur 690 votants), l’eurodéputée conservatrice succède à l’Italien David Sassoli, note France Info. Elle bat ainsi les autres candidats en lice : la Suédoise et écologiste Alice Bah Kuhnke, l’élue espagnole Sira Rego (The Left, gauche radicale) et l’eurodéputé polonais Kosma Zlotowski (ECR, eurosceptiques).

Née en 1979 et avocate de profession, Roberta Metsola est “un pur produit de la bulle bruxelloise”, selon le site Politico. De 2004 à 2012, elle a travaillé au sein de la représentation permanente de Malte auprès de l’Union européenne. L’année suivante, elle est nommée eurodéputée, remplaçant Simon Busuttil. Membre du Parti nationaliste maltais, elle est réélue au cours des élections européennes de 2014. Roberta Metsola est membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, où elle est également coordinatrice pour le PPE, écrit France Info, qui cite le think tank Bruegel. Par ailleurs, elle a participé à la commission d’enquête du Parlement européen sur les Panama Papers.

Frontières claires avec l’extrême droite 

Roberta Metsola est totalement opposée à l’avortement. Comme l’écrit Libération, elle s’oppose avec constance à toutes les résolutions défendant l’IVG. Elle s’est même abstenue, en septembre, sur une résolution demandant à la Commission européenne de criminaliser les violences faites aux femmes. Malgré le fait que l’UE n’ait pas de compétence en matière d’avortement, une anti-avortement à la tête du Parlement européen, “c’est un symbole terrible quarante-deux ans après Simone Veil et alors que des milliers de Polonaises défilent dans les rues depuis plus d’un an pour défendre le droit à disposer de leur corps”, observe l’eurodéputée (La France insoumise) Manon Aubry dans Le Monde.

Mais, “qu’il s’agisse de l’Etat de droit, de l’immigration ou des droits des communautés LGBT, Roberta Metsola a toujours défendu des positions progressistes”, écrit le quotidien. “Elle a des frontières relativement claires avec l’extrême droite, ce qui n’est pas toujours le cas dans sa famille politique”, reconnaît Manon Aubry. En 2017, elle avait demandé la démission du Premier ministre maltais, Joseph Muscat, après la mort de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, assassinée en octobre de cette année-là.