Depuis juillet 2023 et le dernier décollage de la fusée Ariane 5, l’Europe n’était plus souveraine dans le domaine spatial. Depuis mardi 9 juillet 21h, les choses sont redevenues comme avant, avec le vol inaugural d’Ariane 6, rappelle le HuffPost. Avec quatre ans de retard à cause de la pandémie de Covid-19 et de problèmes techniques, la fusée européenne a décollé de Kourou en Guyane, où un nouveau pas de tir qui lui est consacré a été construit exprès. À son bord : 11 microsatellites d’universités et des expériences. Du côté d’ArianeGroup, on pense déjà à l’avenir. Celui-ci passe par la réussite de la montée en cadence des vols, avec un autre en fin d’année, six prévus en 2025 et huit en 2026.

Un nouveau pas de tir

Tous les nouveaux lanceurs ne disposent pas forcément d’un pas de tir spécial. Ariane 6 si. Selon franceinfo, il a été nommé ELA4 ou “Ensemble de lancement Ariane numéro 4”. Les travaux nécessaires à sa sortie de terre ont été réalisés par le Centre national d’études spatiales (Cnes). Il faut dire que le pas de tir s’étend sur 170 hectares et se compose d’un bâtiment d’assemblage du lanceur, d’une zone de lancement, d’une route qui relie les différents bâtiments et de zones logistiques et de stockage. Une taille qui fait que depuis l’espace la structure du port spatial apparaît bien plus grande que celles consacrées aux autres lanceurs.

Une fusée en deux versions

Ariane 6 est une fusée modulable. Ainsi, elle existe en deux versions. Celle dite “Ariane 62” (ou A62) est équipée de deux blocs de propulsion, dits boosters. “Ariane 64” (A64), elle, en compte quatre. La première version est la plus légère. Elle pèse 530 tonnes et développe une poussée de 800 tonnes au décollage. La seconde pèse 860 tonnes et développe 1 500 tonnes de poussée au décollage.

Des lancements moins onéreux

Les deux versions d’Ariane 6 permettent une plus grande flexibilité et de s’adapter aux commandes. Quant aux éléments communs aux deux versions, ils réduisent le coût des lancements. Celui-ci peut être divisé par deux par rapport à ceux d’Ariane 5. Toujours dans cette logique de réduction des coûts, il a été décidé que le lanceur européen de taille moyenne Vega-C et Ariane 6 utiliseraient le même booster à propergol solide, leur carburant. “Il y a une vraie attente du marché pour avoir accès à Ariane 6. Ne serait-ce que pour avoir une alternative à SpaceX”, a souligné Philippe Baptiste, le président du Cnes devant l’Association des Journalistes Professionnels de l’Aéronautique et de l’Espace.

Une fusée capable de lancer des satellites à différentes altitudes

Ariane 6 dispose d’un dernier étage équipé d’un moteur réallumable. Une spécificité qui permet de déposer des satellites à différentes altitudes. En effet, les satellites ne circulent pas tous à la même hauteur. Ceci fait d’Ariane 6 un lanceur adapté aux attentes du marché du lancement spatial. Celui-ci est, actuellement, très occupé par les télécommunications et les constellations de satellites. Ces dernières permettent à des utilisateurs au sol d’accéder à internet dans des zones très reculées, là où il n’y a pas d’infrastructures, de réseau (3G, 4G et 5G), de câble ou de fibre. C’est notamment le cas en Asie centrale, dans les déserts africains ou sud-américains.