Plus de 90 personnes, dont 24 enfants, ont été tuées cette nuit dans une série de frappes israéliennes sur la bande de Gaza, selon les services de défense civile locaux. Quelques heures auparavant, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait ordonné de « frapper immédiatement » l’enclave palestinienne.

Le ministre de la Défense israélien a justifié ces bombardements en affirmant que des combattants du Hamas avaient visé des soldats israéliens, accusation aussitôt rejetée par le mouvement islamiste. Nétanyahou reproche en outre au Hamas d’avoir enfreint les termes de la trêve en remettant, lundi, des restes humains qui n’appartiendraient pas aux otages dont la restitution était attendue.

Dans un communiqué, le Hamas a au contraire rejeté toute responsabilité dans les tirs évoqués par Israël, dénonçant au contraire une « violation flagrante » du plan de paix conclu le 10 octobre sous l’égide du président américain, Donald Trump. Ce dernier a d’ailleurs donné son assentiment à ces frappes. « Ils ont tué un soldat israélien, les Israéliens ripostent, et ils doivent riposter », a-t-il déclaré, tout en affirmant que « le cessez-le-feu n’est pas remis en cause ».

Le cessez-le-feu fragilisé

Quoi qu’en dise le président américain, cette offensive n’augure rien de bon pour l’avenir. Au fil de la nuit, les déclarations officielles se sont multipliées pour tenter de préserver la fragile trêve dans la bande de Gaza. Le ministère turc des Affaires étrangères a publié un communiqué reprochant à Israël de compromettre les chances d’un arrêt durable des combats et « l’établissement de la sécurité pour toute la région ».

De son côté, le Hamas a accusé Israël, qui n’a toujours pas rouvert le point de passage de Rafah, dans le sud de l’enclave, contrairement aux termes de l’accord de cessez-le-feu, de chercher à « saboter la paix ». « La guerre n’est pas encore terminée », a averti Eyal Zamir, chef d’état-major israélien, dans un communiqué. Quelques minutes plus tard, les frappes aériennes ont repris sur la bande de Gaza.

Cette nouvelle escalade souligne la fragilité persistante du cessez-le-feu et l’incertitude qui pèse sur l’avenir de la trêve. Malgré les appels internationaux à la retenue, les tensions restent vives, et le spectre d’une reprise généralisée des hostilités plane toujours sur la bande de Gaza. La communauté internationale se retrouve une fois de plus confrontée à un équilibre précaire entre pression diplomatique et réalités militaires sur le terrain.