Le Costa Rica, peuplé de 5 millions d’habitants, a voté, dimanche 6 février, dans une ambiance joyeuse, relate Libération. Dans ce pays, qui est un exemple de respect des institutions et de transmission pacifique du pouvoir, selon le quotidien, José Maria Figueres, 67 ans, fils du héros national, José Figueres (qui avait rétabli la démocratie en 1948 et empêché l’armée de s’ingérer dans les affaires civiles en la dissolvant), est arrivé en tête du scrutin. Le candidat du Parti de la libération nationale (PLN), fondé par son père en 1951, a récolté 27,3% des voix, selon les résultats partiels.
Il affrontera au second tour l’économiste Rodrigo Chaves, 60 ans, du parti Progrès social démocratique (PSD), qui a obtenu 16,7% des suffrages. Cet outsider est un transfuge du gouvernement sortant : il avait été six mois ministre des Finances. Ce conservateur, qui a passé 27 ans à la Banque mondiale, qui martèle qu’il saura “mettre de l’ordre dans la maison”, d’après RFI, avait été suspendu par l’institution de Washington après avoir été accusé de “comportements déplacés” envers plusieurs collaboratrices entre 2008 et 2013, rapporte Libé.
Crise économique
Le prédicateur évangélique Fabricio Alvarado est arrivé en troisième position avec 14,9% des voix. Il ne réitérera donc pas son exploit de 2018 : il s’était invité au second tour face à Carlos Alvarado, du Parti d’action citoyenne (PAC), grand perdant de ce dernier scrutin, écrit le quotidien. Derrière lui, Lineth Saborio, 61 ans, la candidate du Parti unité sociale-chrétienne (PUSC) a recueilli 12,46% des bulletins dépouillés : les sondages la donnaient pourtant favorite, précise Le Monde.
Dimanche, la journée s’est bien déroulée mais le taux d’abstention, environ 40%, qui est un record, a marqué ce scrutin. Après avoir déposé son bulletin de vote, José Maria Figueres a rappelé qu’il y a “un million et demi de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, et un demi-million en pauvreté extrême”. Le pays d’Amérique centrale est secoué par une crise économique, aggravée par la pandémie de Covid-19. Depuis plus d’une décennie, le chômage augmente. En 2021, il atteignait 14,1%, en léger recul par rapport à l’année précédente. Des scandales de corruption éclaboussent également la classe politique.