Par Henrik Grape coordinateur du groupe de travail sur le changement climatique Fédération luthérienne mondiale
Les organisations religieuses se trouvaient dans la zone de la COP26 de Glasgow où se tenaient les négociations pour exiger la justice climatique par le biais d’une transition juste. Leur appel a été remis au secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) : « Ensemble, nous envisageons une planète qui garantit une bonne santé, des moyens de subsistance dignes et un avenir pour tous les êtres vivants, y compris les générations futures. Nous sommes unis pour appeler la COP26 à agir maintenant sur l’urgence climatique avant qu’il ne soit trop tard. »
Un résultat mitigé
Un jour après la fin officielle de la COP26, un texte a été adopté : le Pacte climatique de Glasgow. On peut lire le texte de cet accord de différentes manières.
Une première lecture consiste à dire : « Ce n’est pas si mal. » Il y a certaines améliorations. La réduction progressive des combustibles fossiles est évoquée. Les « pertes et les dommages » apparaissent dans le texte ; les droits humains et les droits des autochtones aussi.
Une autre lecture consiste à dire que c’est un scandale. Le texte sur les combustibles fossiles et les subventions est si faible qu’il ne signifie presque rien. Les « pertes et les dommages » ne sont que des mots qui ne précisent ni la manière de les financer ni celle de les mettre en œuvre. Les droits humains et les droits des peuples indigènes n’apparaissent dans le texte que pour satisfaire ces groupes.
Les engagements pris sont loin de permettre de maintenir l’augmentation de la température en dessous de 2 °C…
Des avancées insuffisantes
S’agit-il d’un échec ou d’un pas en avant ? Les COP sont généralement un échec en matière d’action climatique. Nous n’avons toujours pas vu le ralentissement des émissions carbonées. Nous ne voyons toujours pas les parties de CCNUCC prendre leurs décisions en accord avec les données scientifiques. Et les fonds destinés aux personnes les plus vulnérables et sans ressource pour faire face au changement climatique ne sont tout simplement pas disponibles.
Le bon côté des choses, c’est que nous disposons toujours de l’Accord de Paris, qui nous permet de revoir nos ambitions à la hausse en ce qui concerne les engagements nationaux. C’est une bonne chose que ceux-ci soient réexaminés chaque année et non plus tous les cinq ans. Il n’est pas mauvais que nous ayons encore un processus international qui vise à réduire les émissions et à financer l’adaptation. L’empreinte écologique et climatique des plus riches est souvent occultée dans le débat. C’est là que le changement doit intervenir en premier.
Un principe de justice climatique doit s’adresser à la fois à ceux qui causent les perturbations climatiques et à ceux qui sont les plus vulnérables et qui n’ont pas les moyens de s’adapter au changement climatique.