La COP29, ou conférence internationale sur le climat, a débuté lundi 11 novembre à Bakou. Cette année, les États vont devoir s’accorder sur un nouvel objectif mondial de financement pour lutter contre le réchauffement climatique. Un objectif compliqué à atteindre d’ici au 22 novembre, estime Ouest France. Pourtant, de cet accord dépend le NCQG (New Collective Quantified Goal), le nouvel objectif financier mondial. En 2009, à Copenhague, les participants à la Cop15 s’étaient accordés sur un montant de 100 milliards de dollars par an pour aider le monde en développement à limiter ses émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter au changement climatique.
L’objectif a été atteint en 2022, mais il est d’ores et déjà temps de le revoir, comme décidé lors de l’accord de Paris. Alors, qui doit payer quoi ? La question est d’autant plus épineuse que la facture de la lutte contre le réchauffement climatique a encore progressé depuis 2009. Une évolution qui s’explique par la lenteur de la mise en place des actions. Si bien qu’aujourd’hui les estimations oscillent entre 500 milliards à plus de 1 000 milliards de dollars par an. Cette enveloppe « englobe plusieurs sous-objectifs : l’adaptation face au changement climatique, l’atténuation de ses conséquences et les pertes et dommages, pour aider les pays victimes du changement climatique alors qu’ils émettent peu de gaz à effet de serre », précise Gaïa Febvre. Rappelant que 70 % du précédent NCQG consistait en un prêt, la responsable des politiques internationales du Réseau action climat insiste sur le fait que « tous les financements ne se valent pas. Il ne faut pas alimenter une crise de la dette pour les pays en voie de développement ».
« Inciter les États à mettre en place des taxes solidaires »
Plusieurs possibilités vont être examinées : les financements publics bilatéraux et multilatéraux, crédits à l’exportation, financements privés, etc. Certaines ONG proposent également de faire payer les secteurs qui contribuent à la crise climatique. Il faut dire que selon Fanny Petitbon, responsable France de l’ONG 350.org, « les profits des énergies fossiles représentent 280 milliards de dollars à rediriger vers la transition écologique ». Et d’ajouter : « Il faut aussi inciter les États à mettre en place des taxes solidaires, justes et progressives ».
Les pays industrialisés, pourtant parmi les principaux acteurs du réchauffement climatique et donc le financement des actions pour le faire reculer, aimeraient élargir le cercle des participants. « Ils veulent que les pays à fortes influences sur les changements du monde apportent aussi leur contribution », indique Sébastien Treyer, directeur général de l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). Cette question de la finance Nord-Sud est celle qui a transformé en échec la Cop16 biodiversité, qui vient de se tenir en Colombie.
Les énergies fossiles un « don de Dieu »
Autre point à garder à l’esprit, l’Azerbaïdjan est un gros producteur d’énergies fossiles. Il a d’ailleurs proposé quatorze textes non contraignants, dont aucun n’aborde une sortie des énergies fossiles. C’était pourtant une des avancées portée par le sommet de Dubaï. D’ailleurs, Ilham Aliev, son président, compare les réserves de pétrole et gaz à un « don de Dieu ».