« La foi pour les droits » a « pour objectif de favoriser le développement de sociétés pacifiques, qui défendent la dignité humaine et l’égalité pour tous et où la diversité n’est pas seulement tolérée« , peut-on lire sur le site des Nations-Unies. Ce cadre de l’ONU veut mettre à profit les différents acteurs religieux à travers le monde afin de sécuriser les droits de l’homme. « Les dirigeants religieux peuvent jouer un rôle de premier ordre dans la défense des droits de l’homme, compte tenu de leur influence considérable sur le cœur et l’esprit de millions de personnes« , explique l’ancien Haut-Commissaire des Nations Unies Zeid Ra’ad Al Hussein.
Ce cadre offre à qui le souhaite une base solide et des clés pour mettre en place des mesures en faveur de la protection des droits de l’homme. En 2012 est paru le Plan d’action de Rabat. Il a émis une série de recommandations pour « l’interdiction de l’appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence« . « La foi pour les droits » reprend certaines de ces recommandations et conclusions, en mettant notamment en place une grille d’évaluation encadrant les limites de la liberté d’expression, l’incitation à la haine et l’application de mesures relatives aux droits civils et politiques.
Les 18 engagements concernant « La foi pour les droits »
« La foi pour les droits » s’appuie également sur la Déclaration de Beyrouth. Cette déclaration résulte d’une réunion organisée en 2017, à Beyrouth, entre acteurs de la société civile et organisations concernées par la foi et engagées dans le domaine des droits de l’homme. « La foi pour les droits » reprend les 18 engagements présents dans la Déclaration de Beyrouth. Parmi elles : « éviter l’utilisation de la notion de « religion d’État » qui pourrait favoriser une discrimination entre les individus ou les groupes« , « protéger les droits de toutes les personnes appartenant à des minorités« , « s’engager auprès des enfants et des jeunes victimes ou vulnérables à la violence au nom de la religion » ou encore « s’abstenir d’opprimer les voix dissidentes et exhorter les États à abroger toute loi existante contre le blasphème ou l’apostasie« .
Ce cadre a déjà été utilisé par des acteurs religieux et des organisations de la société civile de plusieurs pays, notamment par le forum interconfessionnel du G20 à Buenos Aires et à Osaka, au Forum mondial sur l’action religieuse en faveur des enfants en situation de déplacements ou encore par le processus de paix de Chypre en octobre 2019 lors d’un séminaire à Nicosie.