Des scientifiques tentent de faire reconnaître officiellement une nouvelle ère géologique. Appelée Anthropocène, elle dispose depuis mardi 11 juillet d’un site de référence mondial : le lac Crawford, situé à proximité de Toronto, au Canada, précise Orange. Cette nouvelle période se caractérise par l’impact de l’humanité sur la Terre. Ainsi, pour la première fois, ses habitants sont devenus les principaux moteurs des changements qui l’affectent, explique le site Vie publique. Un âge des humains marqué par des désordres multiples, parmi lesquels le réchauffement climatique, l’insécurité alimentaire, des migrations forcées et soudaines, la précarité énergétique, etc.

Mais en quoi le lac Crawford est-il si représentatif de l’Anthropocène ? Orange précise que les sédiments stratifiés au fond de la petite étendue d’eau d’un kilomètre carré sont chargés de microplastiques. On y trouve également des cendres de combustion du pétrole et du charbon, et même des retombées d’explosions de bombes nucléaires. Pour les scientifiques, il s’agit là de preuves parlantes de l’ouverture d’un nouveau chapitre de l’histoire de la Terre.

Une étape importante

Pour autant, il n’est pas certain que les autorités géologiques mondiales valident le passage de l’Holocène, la période débutée il y a environ 12 000 ans, à l’Anthropocène. Comme le souligne le secrétaire général de la Commission internationale de stratigraphie (ICS), Stanley Finney, le groupe de scientifiques doit encore soumettre à celle-ci les conclusions de ses travaux entamés en 2009. Par ailleurs, si tout le monde reconnaît qu’une rupture a eu lieu au XXe siècle, les critères techniques permettant de dire qu’un changement d’ère s’est produit ne sont pas remplis.

Pour autant, le choix du lac Crawford comme site de référence est une étape importante. Les sédiments du lac Crawford sont particulièrement stables, car les eaux en profondeur et en surface ne se mélangent pas. Ainsi, elles “reflètent le point de basculement dans l’histoire de la Terre, lorsque le système terrestre a cessé de se comporter comme il l’avait fait pendant 11 700 ans”, a commenté mardi Francine McCarthy, professeure canadienne qui a mené les recherches sur le lac.