Une nouvelle étude, publiée mardi 25 juillet, met l’accent sur les effets du réchauffement climatique, indique Le Monde, en analysant particulièrement les épisodes caniculaires. Selon le réseau international de chercheurs World Weather Attribution, ces catastrophes ne sont ni le fruit du hasard ni liées aux variations naturelles du climat. Les canicules en Europe et en Amérique du Nord n’auraient pas eu lieu sans le réchauffement climatique. À cause de lui, la probabilité que des vagues de chaleur extrêmes se produisent en Chine a été multipliée par cinquante. Aussi, ces événements vont être de plus en plus nombreux et de plus en plus extrêmes.
Le groupe de chercheurs spécialisés dans la science de l’attribution, la discipline qui caractérise l’influence de la crise climatique dans la probabilité et l’intensité d’événements extrêmes, s’est concentrée sur la période durant laquelle la température a été la plus élevée dans chaque région. Des périodes durant lesquelles les températures ont dépassé 53 °C en Californie et 52 °C en Chine. En Catalogne (Espagne) le thermomètre a battu un record (45 °C) jamais atteint auparavant et la Grèce a connu sa plus longue vague de chaleur. Comme la ville de Phoenix, aux États-Unis. Durant ces phases, quelque 100 millions d’Américains ont été placés en alerte rouge et plus de 200 Mexicains sont morts à cause de la chaleur. L’Europe aussi a enregistré un important nombre d’hospitalisation et des décès.
Déforestation
“Quelle que soit la façon dont nous caractérisons ces événements, en termes de durée et d’étendue spatiale, les résultats sont absolument les mêmes et montrent le rôle écrasant du changement climatique”, souligne Friederike Otto, climatologue à l’Imperial College de Londres. Elle précise que le phénomène naturel El Niño, qui a fait son retour en juin, joue un “rôle très modéré” sur le réchauffement d’une partie de l’océan Pacifique équatorial et sur la hausse des températures mondiales.
La scientifique sait que les résultats de l’étude aboutissent aux mêmes conclusions que d’autres publiées précédemment, mais elle met l’accent sur le fait que les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, conjuguées avec la déforestation, accroît la fréquence, l’intensité et la durée des vagues de chaleur. Pour autant, Friederike Otto explique au quotidien que nous ne sommes pas en face d’une “nouvelle normalité”, dans la mesure où “ces événements extrêmes vont être toujours plus fréquents et tuer plus de personnes à mesure que l’on continue de brûler des énergies fossiles”.