Pendant 711 jours, Olivier Dubois a été retenu en otage. Le Français a été libéré la veille, en même temps que Jeffery Woodke, un humanitaire Américain retenu pendant six ans par des jihadistes, rapporte RFI. Journaliste indépendant, correspondant de Libération, du Point et de Jeune Afrique au Mali, Olivier Dubois avait été enlevé à Gao le 8 avril 2021, rappelle Libération. Durant sa captivité, ses proches n’avaient eu que de très rares preuves de vie de celui qui est arrivé à l’aéroport de Villacoublay, où Emmanuel Macron a fait savoir qu’il l’accueillerait vers midi, mardi 21 mars.

“C’est énorme pour moi d’être libre, je ne m’y attendais pas du tout. Je voudrais rendre hommage au Niger et à son savoir-faire [en matière de] missions délicates, à la France et à tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui. Je me sens fatigué mais je vais bien”, a déclaré Olivier Dubois après sa libération, rapporte franceinfo.

Un médiateur

Si les conditions de libération des deux otages sont tues, l’implication de l’État nigérien dans les négociations est probable, selon RFI. Quelques jours avant la libération des deux otages, le chef d’état-major de l’armée nigérienne était arrivé à Bamako, au Mali. Là, il avait rencontré le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Si les deux hommes devaient discuter des problèmes de sécurité à la frontière entre les deux pays, il se pourrait que le sort d’Olivier Dubois ait également été à l’ordre du jour de l’entrevue.

Côté français, les négociations avec les ravisseurs du journaliste stagnaient, depuis la dégradation des relations avec les militaires maliens. Paris aurait donc demandé l’aide du Niger, afin que les démarches accélèrent. Olivier Dubois et Jeffery Woodke étaient retenus au Mali. Leur libération a sans doute également été rendue possible grâce à la coopération d’hommes de terrain. RFI pense, notamment, à l’intervention clé d’un médiateur connu de la région de Kidal. Celui-ci aurait servi d’intermédiaire entre les jihadistes et le Niger.

Immense soulagement

En tout cas, la famille, les proches et les collègues d’Olivier Dubois ne cachent pas leur immense soulagement. Le jour de son enlèvement, celui-ci s’était rendu à Gao pour interviewer un cadre jihadiste, Abdallah Ag Albakaye, lieutenant du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, selon son acronyme en arabe), affilié à Al-Qaeda, raconte Libération. Un entretien dangereux, mais préparé durant plusieurs mois par le journaliste aguerri, qui avait notamment demandé des garanties de sécurité, échangé des lettres avec Ag Albakaye – ou un homme signant en son nom des messages.