Il ne fait pas bon manifester en Russie, surtout actuellement, en plein conflit ukrainien. Dimanche, 6 mars, au moins 4.640 personnes ont été arrêtées dans 65 villes du pays, rapporte Le Monde. Au total, la police russe a interpellé plus de 13.000 personnes depuis le déclenchement de l’opération militaire russe, le 24 février dernier, selon OVD-Info, une ONG russe qui comptabilise les arrestations arbitraires. Tandis que les autorités intimident et menacent de lourdes peines de prison, des actions de protestation ont lieu quotidiennement depuis le début du conflit, indique le quotidien.
L’opposant Alexeï Navalny, qui se trouve actuellement en prison, a appelé les Russes à se réunir tous les jours sur la place principale de leur ville pour protester contre la guerre en Ukraine et réclamer la paix. Rien qu’à Moscou, 1700 personnes ont été interpellées, selon la police. Plusieurs militants, dont Oleg Orlov et Svetlana Gannouchkina en font partie. La répression ne faiblit pas et de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux font état d’interpellations brutales.
Étouffer les voix critiques
Alors que la Douma a adopté vendredi une nouvelle loi qui réprime “les informations mensongères”, du moins perçues comme telles, sur les activités de l’armée russe en Ukraine, les manifestants pour la paix en Ukraine s’exposent, eux aussi, à des amendes. Un nouvel article du code administratif interdit les actions publiques “discréditant les forces armées”. D’après l’agence de presse Ria Novosti, citée par Le Monde, un habitant de Sibérie a été condamné à 60.000 roubles (450 euros) d’amende. Son tort : il a appelé à manifester contre l’intervention en Ukraine.
Pur Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch, “cela fait déjà des années que les autorités russes répriment la liberté d’expression et les manifestations pacifiques, afin d’étouffer les voix critiques”. Et d’ajouter dans un communiqué : “Maintenant le gouvernement veut réduire au silence tous ceux qui élèvent leurs voix contre la guerre avec l’Ukraine”.