La Somalie fait face à une crise humanitaire sans précédent et la situation sur place empire alors que les financements diminuent. En 2025, le nombre d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition sévère est passé de 1,7 à 1,8 million. Parmi eux, 479 000 vont souffrir de malnutrition sévère et pourraient mourir sans une aide urgente. En Somalie, la crise de la malnutrition a été aggravée par les aléas climatiques et par les conséquences de la sécheresse de 2024. Selon l’ONG Care, dans 21 des zones les plus touchées du pays, 36% des personnes souffrent de faim, contre 28% au début de l’année. L’association a précisé que le plan de réponse pour les besoins humanitaires de la Somalie n’était financé qu’à 11,1% et que les secteurs de l’alimentation et de la nutrition ne recevaient que 2,9% et 3% de l’aide vitale en 2025.
En effet, le plan de l’ONU pour la Somalie n’est financé qu’à hauteur de 203 millions sur 1,4 milliard de dollars requis, alors que les États-Unis, historiquement le premier bailleur du monde, ont annoncé supprimer 83% de leur aide humanitaire mondiale depuis le retour de Donald Trump au pouvoir. En mai 2024, l’ONU a recensé 3,9 millions de déplacés internes, surtout autour de la capitale Mogadiscio, dans laquelle les hostilités ont augmenté, rapporte Le Monde. Le pays est en proie à une rébellion des Chabab, groupe armé lié à Al-Qaida. Au début du mois d’avril 2025, ils ont tiré des obus de mortier près de l’aéroport de la capitale. Quelques semaines plus tôt, ils avaient revendiqué l’explosion d’une bombe qui avait failli toucher le convoi du président, Hassan Cheikh Mohamoud.
Une famine évitée en Somalie en 2022
En février 2025, l’ONU avait alerté sur le fait que, sans financement de l’action humanitaire, plus de 4,4 millions de personnes, sur les 18 millions d’habitants du pays, pourraient être confrontées à la faim d’ici avril 2025. Dans son communiqué, Care a chiffré que 4,6 millions de personnes seraient confrontées à des niveaux de famine graves d’ici le mois de juin. La sécheresse, les conséquences du conflit, mais aussi la « baisse sans précédent de l’aide humanitaire », sont des facteurs aggravants de cette crise. L’ONU demande un financement urgent pour augmenter l’aide alimentaire en Somalie, le soutien nutritionnel, les services d’eau et d’assainissement, mais aussi des initiatives de subsistance contre les impacts de la sécheresse. « La famine a été évitée de justesse en 2022 grâce à une aide humanitaire à grande échelle », a rappelé El-Khidir Daloum, représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) en Somalie.
Dans un communiqué publié lundi 12 mai, l’ONG Care a souligné que « les programmes de nutrition vitaux qui fournissent des suppléments vitaux aux jeunes enfants, aux femmes enceintes et aux mères qui allaitent sont gravement sous-financés, ce qui met des vies en danger ». De nombreux centres de santé ont fermé en raison des coupes budgétaires. Les patients sont obligés de parcourir de longues distances, ce qui retarde le traitement, peut entraîner un retard de croissance, voire un décès. La Somalie fait face à des conflits, à des catastrophes climatiques, mais aussi à des difficultés économiques. « Le financement humanitaire est une bouée de sauvetage qui doit être prioritaire », a rappelé Care dans son communiqué. L’ONG a demandé aux donateurs d’augmenter leur financement.