Créée à Paris par le pasteur Samuel Sahagian, à la suite du tremblement de terre du 7 décembre 1988, SPFA a d’abord travaillé dans l’urgence pour secourir les habitants de Gumri et ceux des villages situés autour de l’épicentre Spitak. La chute de l’URSS et l’indépendance de l’Arménie, en 1991, ont ouvert une nouvelle ère pour ce petit pays du Caucase de 3 millions d’habitants, mais l’ont privé du relatif soutien des ex-républiques socialistes. Des conflits territoriaux avec l’Azerbaïdjan ainsi que le blocus énergétique imposé par ce voisin hostile ont encore aggravé la situation.

SPFA s’attache aux questions d’urgence (santé, chauffage des écoles, assistance aux plus démunis) et envisage aussi le redressement du pays. L’accent a été mis sur la francophonie avec l’organisation de clubs de jeunes qui ont accès à des ouvrages en français et à un enseignement de cette langue. Par ailleurs, des personnes âgées démunies sont accueillies dans un restaurant solidaire à Gumri. SPFA a mené de front ces deux activités et a hélas dû les intensifier avec l’arrivée des réfugiés du Karabagh.

D’importants travaux ont été réalisés pour l’approvisionnement en eau potable de nombreux villages avec l’aide de partenaires français ou suisses. Cela a concerné une quinzaine de villages du HautKarabagh. A la suite d’une première guerre (1991- 1994), la situation des populations s’est stabilisée… jusqu’au nouveau conflit déclenché par l’Azerbaïdjan en 2023 et qui s’est malheureusement conclu par l’éviction des habitants du Karabagh contraints à l’exil en Arménie.

L’élan d’une solidarité sans limite par-delà les frontières

En réponse à cette situation inédite, SPFA a engagé de nouvelles actions : aide et soutien aux réfugiés, installation de panneaux solaires sur un centre de réhabilitation, aide psychologique, renforcement de l’aide alimentaire et sanitaire, soutien à la formation professionnelle, en particulier pour les femmes. Parallèlement les actions culturelles, tellement nécessaires à une énergie collective dont les Arméniens ne manquent pas, ont pu continuer: une tournée de jeunes musiciens en 2024 à Paris, des cours de français, des contacts stimulants avec d’autres institutions, des travaux au service des populations sinistrées, un secours aux familles dans le besoin. Les relations nouées avec les équipes de jeunes sur place sont évidemment un encouragement précieux. Avec plus de 30 ans d’expérience, sous l’égide de son président, Janik Manissian, et du conseil de gérance composé de bénévoles, l’association qui compte environ 3000 membres réguliers travaille avec une équipe de salariés en Arménie.

Depuis le début, des voyages sont organisés et contribuent à faire connaitre le pays, ses habitants, sa culture, ses églises et ses monastères qui témoignent d’une très ancienne civilisation chrétienne. Ces voyages aident à soutenir les actions entreprises dans l’élan d’une solidarité sans limite, par-delà les frontières.

Michèle Champenois, membre du Conseil de gestion SPFA

Le site internet de SPFA: http://spfa-armenie.com/