Après l’arrivée d’une coalition menée par les islamistes du Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) dans la capitale, le président syrien Bachar al-Assad a fui le pays dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 décembre. Le régime du président, qui avait succédé à son père, a donc pris fin. Dans des messages partagés sur Telegram et relayés par Le Monde, le groupe HTS a affirmé avoir mis fin à « cinquante ans d’oppression » et a annoncé le « début d’une nouvelle ère pour la Syrie ». Les forces rebelles ont dit vouloir une transition ordonnée du pouvoir et ont interdit aux forces militaires de « s’approcher des institutions publiques, qui resteront sous la supervision de l’ancien premier ministre jusqu’à leur remise officielle ».
Les rebelles syriens ont libéré les prisonniers de Saidnaya, à Damas, qui avaient été victimes des exactions de Bachar al-Assad. Menée par des rebelles islamistes radicaux, la coalition a lancé une offensive depuis le nord-ouest de la Syrie le 27 novembre. Elle a rapidement progressé et a repris le contrôle des villes d’Alep et de Hama, avant de se diriger vers Homs et de reprendre Damas. Les rebelles ont appelé les Syriens réfugiés à l’étranger, dont 3 millions en Turquie et 1 million au Liban, à rentrer « en Syrie libre », rapportent Les Echos. Depuis 2011, la guerre civile dans le pays fait plus d’un demi-million de morts et a morcelé le pays en zones d’influence.
Comment seront traitées les minorités en Syrie ?
Le HTS, à la tête de cette coalition, est classé comme terroriste par les États-Unis et des pays européens, car il est issu de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, mais il a rompu avec celle-ci en 2016. Interrogé par franceinfo, le général Dominique Trinquand note que le mouvement HTS « donne des signes d’assouplissement de sa position ». Toutefois, « il faut voir en particulier comment ils vont traiter les minorités. Je veux parler tout singulièrement de la minorité chrétienne dans cette région », a-t-il alerté.
Le 2 décembre, alors que le mouvement HTS était en pleine progression, SOS Chrétiens d’Orient lançait un appel pour venir en aide aux déplacés. « Ceux qui n’ont pas pu partir à temps ne peuvent plus aujourd’hui quitter la ville. Alep est fermée par les jihadistes, soumise à un couvre-feu astreignant et les combats font rage sur la route qui mène au sud du pays », écrivait l’association dans un communiqué. Dimanche 8 décembre, alors que le pays est entièrement tombé aux mains de la coalition, SOS Chrétiens d’Orient a dit prendre « acte de l’évolution politique en Syrie ». « Nous espérons bientôt pouvoir nous réjouir que la paix apparaisse à l’horizon pour le peuple syrien », a affirmé Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient dans un nouveau communiqué. « Nous espérons que cette transition politique se fasse dans le calme, que la sécurité de tous, et notamment des chrétiens de Syrie, soit assurée par les futures autorités », a-t-il ajouté. « Nous espérons que ce changement de gouvernement ne soit pas synonyme de persécutions, de représailles et de vengeance. Enfin, nous espérons que la reconstruction de la Syrie se fasse dans le respect de toutes ses composantes », a écrit l’association, présente en Syrie depuis 2015. Par ailleurs, SOS Chrétiens d’Orient affirme vouloir poursuivre son travail dans le pays.
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