Quarante-huit heures après la prise de Damas par les rebelles djihadistes ayant entraîné la fuite du président syrien Bachar Al-Assad, l’un des alliés historiques d’Al-Assad a révélé savoir où il se trouvait. Ce mardi 10 décembre, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Serguei Ryabkov a confirmé que le dictateur syrien était « en sécurité » en Russie. Une déclaration qui confirme l’hypothèse d’une participation du Kremlin à la fuite d’Al-Assad.
Dans une interview exclusive accordée à NBC News, le haut-responsable russe confie que « la Russie agit comme il se doit dans une situation aussi extraordinaire », avant d’ajouter, n’avoir « aucune idée de ce qui lui (Al-Assad, NDLR) arrive en ce moment ». Cette révélation intervient au lendemain d’une première demande de confirmation de la présence du dictateur syrien sur le sol russe. Lundi 9 décembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait déclaré : « je n’ai rien à vous dire sur les allées et venues du président Assad », rappelant qu’il n’était pas prévu à l’agenda de réunion du président Poutine.
Un soutien inconditionnel
D’après NBC, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a souligné que Moscou continuerait de soutenir Bachar Al-Assad. Par ailleurs, le haut-responsable a déclaré que son pays « n’est pas partie à la convention qui a établi la Cour pénale internationale » et qu’il n’a pas l’intention de livrer Al-Assad aux autorités internationales, en vue d’un futur jugement.
Ce soutien inconditionnel de la Russie au, désormais, ex-président syrien remonte au début des années 2000, lorsque Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir. Puis dans les années 2010, cette relation s’est intensifiée notamment avec le début de la guerre civile en Syrie. Sur la scène internationale, Moscou a également soutenu Al-Assad à de nombreuses reprises. Face à de possibles sanctions contre la Syrie, la Russie a placé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU à onze reprises entre 2011 et 2018. Par ailleurs, la Russie est le premier fournisseur d’armes du pays.
La Russie s’inquiète d’un retour d’EI en Syrie
Maintenant que les rebelles djihadistes ont repris le contrôle de la capitale syrienne, Damas, et de nombreuses grandes villes du pays, la Russie s’inquiète de la suite des événements. Selon Serguei Ryabkov, la Syrie « doit être souveraine, unifiée et intégrale », et ce, quel que soit le parti politique ou la personne qui prendra la suite de Bachar Al-Assad à la tête du pays. Moscou s’inquiète également d’un retour du groupe État islamique dans la région et rappelle à Israël de ne pas enfreindre l’accord de cessez-le-feu sur le plateau du Golan signé en 1974.
Du côté de la Syrie, un Premier ministre chargé de la transition entre le régime d’Al-Assad et le futur gouvernement a été nommé jusqu’au 1er mars 2025, selon un communiqué de Damas, précise France Info. De plus, le chef des rebelles a déclaré, dans un entretien à Sky News mardi 10 décembre, qu’il n’y aura pas d’« autre » guerre dans le pays. Abou Mouhammad al-Jolani a ajouté que le peuple syrien était « épuisé » par les années d’affrontements depuis le début de la guerre civile en mars 2011.