Après la chute de Bachar al-Assad en Syrie, plusieurs pays européens ont annoncé la suspension de l’examen des demandes d’asile d’exilés syriens. L’Allemagne et le Royaume-Uni se sont prononcés lundi, par la voix de leurs ministres de l’Intérieur respectifs. « Un gel des décisions pour les procédures d’asile actuellement encore en cours » a ainsi été décidé en Allemagne, tandis que le Royaume-Uni a dit avoir « mis sur pause temporairement » l’examen de ces demandes d’asile. Ces pays ont estimé qu’ils devaient d’abord évaluer la situation du pays, alors que le pouvoir a été repris à Bachar al-Assad par des groupes rebelles menés par des islamistes radicaux. La Suisse et l’Autriche ont, elles aussi, suspendu les demandes d’asile d’exilés syriens. En plus de cela, l’Autriche a indiqué qu’elle préparait « un programme d’expulsion ». La Suède, le Danemark et la Norvège ont aussi suspendu l’examen des demandes d’asile syriennes, a indiqué franceinfo. De son côté, le ministère français de l’Intérieur a indiqué qu’il travaillait sur « une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de la Syrie ».

Sur son site, Amnesty International définit un demandeur d’asile comme étant « une personne qui sollicite une protection internationale hors des frontières de son pays, mais qui n’a pas encore été reconnue comme réfugié ». L’OFPRA, l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, a indiqué, dans un communiqué publié lundi 9 décembre, qu’il suivait « attentivement la situation en Syrie ». « Comme toujours en cas de situation évolutive dans un pays d’origine de demandeurs d’asile, cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d’asile émanant de ressortissants syriens, en fonction des motifs invoqués », a-t-il détaillé. En 2023, 4465 demandes d’asile ont été faites par des ressortissants syriens et environ 2500 depuis le début de l’année 2024. Environ 700 demandes, qui incluent des mineurs sont en cours de traitement, a expliqué l’Office.

La France reçoit peu de demandes d’asile de Syrie

« Il faut attendre », a assuré Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, interrogé par franceinfo mardi 10 décembre. Il a expliqué qu’en France « toute personne syrienne qui veut continuer à déposer une demande d’asile pourra le faire ». Il a ajouté qu’historiquement la France n’était « pas un pays spontané d’accueil des demandeurs d’asile syriens ». Ceux-ci se dirigent d’abord vers l’Allemagne, l’Autriche ou les pays d’Europe du Nord. « La France n’est pas le pays où les Syriens souhaitent spontanément aller », a-t-il affirmé. Soulignant la « situation mouvante » du pays, Didier Leschi a insisté sur le fait que « les chrétiens de Syrie aient peur ou soient persécutés » et qu’il pourrait y avoir un afflux de demandes. Lundi 9 décembre, Georges Assadourian, évêque catholique de Damas, a indiqué qu’il avait rencontré des responsables du nouveau pouvoir. « On nous a assuré que la relation entre eux et la famille chrétienne serait bonne », a-t-il expliqué à franceinfo. « On n’aura pas de problème », a-t-il affirmé, après avoir évoqué la « sécurité » et la « sérénité » des chrétiens. Il a ajouté qu’il n’y avait « pas de danger pour les chrétiens » actuellement.