Est-ce le signe d’une désescalade ? Mardi 15 février, le Kremlin a confirmé le début d’un retrait des forces russes stationnées près des frontières de l’Ukraine. Le pouvoir russe a par ailleurs évoqué un “processus habituel”, dénonçant “l’hystérie” occidentale sur une supposée invasion imminente de ce pays par Moscou.

On nous dit que le (mercredi) 16 février sera le jour de l’attaque. Nous allons en faire une journée de l’unité”, avait pourtant déclaré Volodymyr Zelensky, la veille, dans une adresse à la nation ukrainienne, au moment où la situation se crispait et que la crainte d’une invasion par la Russie avait atteint son pic maximal. Le président ukrainien avait également appelé les Ukrainiens à accrocher le drapeau national et à afficher ses couleurs, bleu et jaune, ce jour-là. Il avait accusé la Russie de “mener la guerre” contre l’Ukraine “sur tous les fronts” et de “chercher à semer la panique”. “Notre État est plus fort que jamais”, a-t-il martelé, précisant que l’Ukraine prépare “des ripostes dignes à toutes les agressions possibles”.

Le même jour, le président Zelensky recevait la visite de Olaf Scholz. Ce dernier avait exhorté la Russie à saisir les “offres de dialogue”, indique Le Monde. “Nous prendrons des mesures de grande envergure qui auront des répercussions importantes sur les possibilités d’évolution économique de la Russie”, avait ajouté le chancelier allemand. Mardi 15 février, il doit s’entretenir avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou.

“Toujours une chance”

Alors que plus de 100.000 soldats russes étaient massés aux portes de l’Ukraine depuis plusieurs semaines, le porte-parole du Pentagone avait précisé lundi qu’une “action militaire pourrait intervenir n’importe quand”. Le département d’État avait, quant à lui, déclaré que les États-Unis n’avaient constaté aucun signe de désescalade.

Y a-t-il tous les éléments pour que soit menée une offensive forte de la part des forces russes en Ukraine ? Oui c’est vrai, c’est possible là, c’est possible rapidement”, avait même déclaré, lundi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur la chaîne France 5. Et d’ajouter, selon BFM TV : “Est-ce que le président Poutine a pris ses décisions concernant une opération ou pas ? À mon avis, rien ne l’indique aujourd’hui”.

De son côté, note Le Figaro, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait dit qu’il y avait “toujours une chance” d’apaisement. “Nos possibilités sont loin d’être épuisées”, avait ajouté le ministre, proposant même de “prolonger et d’élargir” le dialogue. En 2014, la Russie a déjà annexé la Crimée. Le pays de Vladimir Poutine continue de soutenir les séparatistes prorusses dans l’Est de l’Ukraine et nie toute intention agressive. Au contraire, la Russie se dit menacée par l’expansion des moyens de l’OTAN en Europe de l’Est, réclamant certaines “garanties de sécurité”, telles que l’assurance que l’Ukraine n’intègre jamais l’OTAN. Quant à eux, les Occidentaux jugent ces demandes inacceptables, même si un dialogue sur la limitation des armements a été évoqué.